
L’agriculteur militant a déposé une requête contre l’installation, sans autorisation préfectorale, de 40 caméras dans la commune des Alpes-Maritimes. L’édile ciottiste du village est entendu ce mercredi par le tribunal administratif de Nice.
Pour le maire de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), Sébastien Olharan, ses administrés lui font « perdre son temps ». Du moins ceux qui le somment de justifier de la légalité de certaines de ses décisions devant la justice. C’est en tout cas ce qu’affirme dans la presse azuréenne celui qui se satisfaisait au printemps d’« être qualifié de ciottiste », alors qu’il est convoqué devant le tribunal administratif de Nice, ce mercredi 14 août.
La requête a été déposée par Cédric Herrou et sa compagne, Marion Gachet, soutenus par une quinzaine d’habitants du village, contre la décision de la municipalité de mettre en service un système de vidéosurveillance, doté de 40 caméras, sur la commune. (...)
« Le maire s’apprête-t-il à mentir devant la justice ?, questionne Cédric Herrou. Ou a-t-il menti aux habitants de Breil ? » Quoi qu’il en soit, le projet paraît en tout cas disproportionné par rapport aux problèmes d’insécurité réellement présents sur ce territoire montagnard.
« Les statistiques de l’Insee et du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure montrent que cette commune est dépourvue de délinquance et de trouble à l’ordre public, étaye un communiqué cosigné par plusieurs habitants de Breil. La seule statistique qui ressort, fort malheureusement, ce sont les ”coups et blessures intrafamiliaux”, violences intimes et cachées contre lesquelles on ne lutte pas avec des caméras filmant l’espace public. » Pourtant, le projet municipal donnerait un ratio d’une caméra pour 55 habitants et occasionnerait une dépense estimée à 130 000 euros.
« La commune a besoin d’un réel projet social, où le bon vivre et la dignité priment », estiment Cédric Herrou et Marion Gachet, pas d’« un outil matériel répressif et restrictif des libertés publiques » aussi coûteux. Et d’ajouter : « Avant les caméras, des logements salubres, des emplois, des transports et des commerces sont primordiaux ! » (...)
Pour l’avocat des deux requérants, Me Alexis Fitzjean, également conseil de l’association la Quadrature du Net, le dispositif mis en place par Sébastien Olharan est en tout cas « litigieux », manifestement illégal et pourrait même constituer un « délit pénal ». (...)
Une dérive « symptomatique » des élus locaux de la région, selon Cédric Herrou (...)