
L’Union européenne a entériné l’interdiction du plastique à usage unique à l’horizon 2021. Une victoire pour les défenseurs de la démarche "zéro déchet", qui séduit de plus en plus les consommateurs.
Seriez-vous capable de dire adieu à votre poubelle et de ne remplir qu’un petit bocal de déchets chaque année ? C’est pourtant l’idéal affiché par le mouvement appelé "zéro déchet" qui rassemble de plus en plus d’adeptes depuis plusieurs années. L’une des personnes les plus influentes sur le sujet est sans doute Bea Johnson, une Française expatriée aux Etats-Unis, auteure du best seller Zero waste home, paru en 2013 et traduit en 26 langues. Elle fait aujourd’hui des conférences dans le monde entier pour parler de son mode de vie minimaliste. (...)
Si ce petit bocal de déchets semble inatteignable pour le commun des mortels, la démarche zéro déchet séduit de plus en plus. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes témoignent de leurs actions dans ce sens. (...)
Le vrac, pilier de la réduction de déchets (...)
Pilier de la réduction des déchets, le vrac se développe à grande vitesse en France. Les épiceries spécialisées dans la vente en vrac se développent, de même que les rayons vrac dans les magasins bio et même les grandes surfaces. Selon Célia Rennesson, fondatrice et directrice de l’association Réseau Vrac, ces nouveautés répondent à une réelle demande des consommateurs : "On veut que le vrac devienne un vrai réflexe de consommation. Cela veut dire amener du vrac au plus près de chaque citoyen français, sur un maximum de produits." Aujourd’hui, la vente en vrac représente selon l’association plus de 850 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année, contre à peine 100 millions en 2013. (...)
Le compost pour particuliers mais aussi professionnels
Autre pan incontournable dans la réduction des déchets ménagers : le compost. De plus en plus de foyers et de municipalités s’engagent pour proposer des lieux de compostage. Mais les professionnels sont aussi de gros producteurs de déchets organiques. (...)
Des transitions plus ou moins radicales
Avec les professionnels, certaines municipalités s’engagent aussi. La ville de Roubaix est particulièrement en pointe sur le sujet, avec le lancement en 2015 du "défi famille". Chaque année, une centaine de familles relèvent le défi de réduire de moitié leurs déchets. Le maire de Roubaix, Guillaume Belbar, explique s’être rendu compte être "arrivé au bout d’un mode de consommation qui générait toujours plus de déchets".
Car une fois la prise de conscience là, la transition se fait de façons et à des rythmes différents selon les citoyens. (...)
Entre démarche globale et mode consumériste
Le zéro déchet s’inscrit dans un mode de consommation globalement différent : il ne s’agit pas simplement de réduire ses emballages, mais bien de penser sa production de déchets jusqu’à la source. Au delà du produit fini, il s’agit de prendre en compte notamment les matières premières nécessaires à la fabrication d’un objet ou d’un aliment, ou encore le transport. (...)
Mais la démarche peut aussi faire peur. Aline Gubri, également conférencière en France et à l’étranger, explique que "le mot "zéro" fait souvent peur. Il faut expliquer que c’est plutôt de la réduction de ses déchets dont il s’agit, pas de leur suppression." La blogueuse prône avant tout la simplicité, loin de l’appel à consommer de certaines marques vendant des objets certes réutilisables, mais hors de prix et souvent superflus. "On a besoin de très peu de choses pour cela", affirme Aline Gubri. (...)
Le recyclage toujours insuffisant (...)
Si l’intérêt des citoyens grandit pour le zéro déchet, le défi reste de taille. Chaque Français produit 573 kg de déchets ménagers et assimilés par an, deux fois plus qu’il y a 40 ans. Le gouvernement a annoncé vouloir atteindre les 100% de plastiques recyclés d’ici 2025.