Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Monde Diplomatique
Wikileaks, feuilleton diplomatique de l’année
Article mis en ligne le 3 décembre 2010
dernière modification le 1er décembre 2010

L’annonce par Wikileaks, le 28 novembre, de la diffusion prochaine de 251 287 câbles diplomatiques internes au département d’Etat américain a mis toutes les chancelleries en émoi. Au premier chef aux Etats-Unis, où la secrétaire d’Etat Hillary Clinton s’est insurgée contre « une attaque contre les intérêts diplomatiques américains [et] la communauté internationale ». S’il ne faut pas s’attendre à trouver dans ces documents la vérité, le site donne à connaître à chaud une version « brute » du point de vue de diplomates américains et de leur perception du monde, ainsi que la transcription de leurs conversations avec leurs alliés et d’autres leaders.

(...) Avec les communications du département d’Etat, on est entré dans une nouvelle dimension du cambriolage informatique. Pirater Siprnet, le réseau privé de la diplomatie américaine, et montrer ainsi que même les Etats-Unis ne peuvent garantir la confidentialité de leurs communications, c’est sans aucun doute le casse du siècle...

(...) Pour illustrer ce que peuvent apporter ces documents, Le Monde diplomatique s’est penché sur l’un d’eux, qui apporte un éclairage complémentaire à l’actualité récente. Il s’agit du câble « Tegucigalpa 000645 » portant sur le Honduras. Où l’on voit que, si le département d’Etat a, de fait, laissé se dérouler le renversement du président Manuel Zelaya, le 28 juin 2009, son ambassadeur au Honduras, M. Hugo Llorens, avait pour sa part été catégorique : il s’agissait d’un coup d’Etat. (...)

Pourtant, comme nous le signalions le 28 juin 2010, « l’administration américaine se contenta de suspendre le versement d’une fraction réduite de l’aide qu’elle allouait au pays (pour un montant de 31 millions de dollars). Mme Hillary Clinton, proche du lobbyiste Lanny Davis – qui se mit rapidement au service des putschistes honduriens –, en annonça la reprise le 4 mars 2010. Le même jour, elle invitait l’Organisation des Etats américains (OEA) à reconnaître le gouvernement de M. Porfirio Lobo, vainqueur, le 29 novembre 2009, d’un scrutin illégitime (puisque organisé par un gouvernement illégitime), et en fonctions depuis le 27 janvier 2010. Elle le félicitait par ailleurs d’avoir “restauré la démocratie” au Honduras. »

Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Lobo, plusieurs avocats ont été enlevés ou intimidés. Neuf journalistes ainsi que des dizaines de paysans et de militants politiques ont été assassinés.

Wikio