
Comme pour apporter sa part au vent de changement qui souffle sur l’Egypte, c’est une série de câbles compromettants que Wikileaks a publiés sur ce pays hier, donnant au passage l’image d’une autocratie où le clan Moubarak dicte ses quatre volontés. Ainsi et selon des notes obtenues par WikiLeaks et publiées hier par le journal norvégien Aftenposten, les Etats-Unis ont financé à hauteur de plusieurs millions de dollars des organisations de la promotion de la démocratie en Egypte, et ce, au grand dam du président Hosni Moubarak.
Selon une note de l’ambassade des Etats-Unis au Caire du 6 décembre 2007, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international aurait prévu de consacrer 66,5 millions de dollars en 2008 et 75 millions en 2009 à des programmes égyptiens sur la démocratie et la bonne gouvernance. Dans un autre câble, daté du 30 juillet 2009 qui évoque un éventuel changement de pouvoir au Caire, une source du parti de Moubarak, identifiée comme étant l’ancien ministre Ali El Deen Hilal Dessouki, confie que l’armée et les services de sécurité égyptiens assureraient une transition en douceur, même pour un civil (en référence à Gamal Moubarak), si Moubarak venait à quitter le pouvoir. (...)
Une note publiée le 28 septembre 2009 décrit les mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à toute opinion critique de la part de journalistes ou de bloggers qui critiquent le gouvernement. La note stipule que le gouvernement travaille à noyer les tribunaux sous une avalanche de dossiers contre ses ennemis politiques en recourant à la fabrication de charges. Dans un autre câble, daté du 15 janvier 2009, les brutalités policières sont décrites comme étant « routinières ». L’usage de la force pour obtenir des aveux est quotidien, mais la violence contre les détenus islamistes a sensiblement baissé, mais les forces de sécurité continuent d’user de la torture contre des activistes du mouvement des Frères musulmans considérés comme une menace politique. (...)