
(...) Les dernières déclarations de l’Allemagne officielle, colériques et irrationnelles, prouvent - à mon avis - l’urgence à venir : défaire l’UE et ainsi... offrir à l’Allemagne sa juste place à la géopolitique du monde actuel. Et cela même, indépendamment des résultats “grecs” à court ou à moyen terme
Jacques Sapir de son côté, note que “nous en sommes dès aujourd’hui au cœur du problème. L’Allemagne fait de la Troïka et de l’austérité, l’alpha et l’oméga de sa politique, car ces mesures lui assurent sa prédominance en Europe. En faisant des concessions de pure forme, le gouvernement grec démasque l’attitude allemande et reporte sur l’Allemagne la responsabilité d’un conflit. Car, il est peu probable que l’Allemagne cède sur ce point. En fait, le gouvernement Grec vient de tendre un piège à l’Allemagne. Les concessions de pure forme qu’il fait mettent l’accent sur la rigidité allemande”. (...)
Je constate hélas, que la France officielle fait autant subir à sa population cette même politique, cela aux termes d’une urgence méta-démocratique de type mémorandaire (loi Macron). Ce n’est pas par hasard que le travail dominical, arme de guerre chez les doctrinaires du totalitarisme financieriste, appartient à la fois au mémorandum des... Grecs, à la loi Macron et aux délires analogues que cette même caste tente à imposer au peuple allemand et à tous les autres.
Cependant, ce temps (historique) des élites serait en effet compté. Comme autant celui de la Gauche dans un sens assez analogue. Car nos gauches déjà en Europe (SYRIZA compris), doivent admettre que le chewing-gum européiste qu’elles ruminent depuis tant de décennies est bon à cracher. Tout simplement. Sinon, elles termineront étouffées... comme elles finiront tout court. (...)
À sa manière, le Prix Nobel de l’économie Paul Krugman, publie dans “The New York Times” son analyse sous un titre évocateur : “Weimar on the Aegean”. Il compare la situation en Grèce d’aujourd’hui à celle des moments de Weimar, et il note que la récession et la catastrophe financière que la Grèce éprouve en ce moment est similaire à celle alors endurée par l’Allemagne après la Première Guerre mondiale.
Pour Paul Krugman, les dirigeants européens doivent d’après lui, retenir les bonnes leçons de l’histoire. Et, une fois encore, il souligne que la dette grecque, comme elle ne peut pas être remboursée, autant la Grèce, ne peut plus poursuivre sous un tel régime, celui de l’austérité étouffante. Aux tristes nouvelles du jour, on apprend le décès d’un adolescent sur l’île de Skiáthos, il n’a pas pu être transféré à temps à l’hôpital, car les chauffeurs ambulanciers manquent cruellement, suite aux licenciements imposés par le mémorandum et la Troïka (radio Real-FM, le 20 février). Sa politique tuera encore pour longtemps et le retour... à l’humanité sera long, pour SYRIZA et surtout pour le plus grand nombre des... intéressés. (...)
Nos radios rappellent que seulement 6% à 10% des sommes prêtées au pays par la Troïka... arrivent effectivement ici. Pour l’énorme reste, les bénéficiaires sont ces usuriers internationaux (dont les banques allemandes et françaises qui font porter ensuite le fardeau à leurs gouvernements après... engraissement) et au bout de la chaîne, on y trouve les parents pauvres de l’escroquerie (et tout autant engraissés), à savoir, les banques grecques... plus fantomatiques que jamais en ce moment. (...)
Rétrospective toujours... les journalistes de la radio 105,5 (SYRIZA) évoquent non sans un certain esprit de dérision, cette “probabilité de prendre à nouveau le maquis”, ou encore “la lutte contre les Allemands à l’extérieur, et contre les Collabos à l’intérieur du pays” (le 20 février).
Ce que j’observe aussi en lisant certaines déclarations, tient des premiers écarts entre les politiques en Allemagne quant à l’attitude à adopter face à la Grèce. En réalité, face à l’Allemagne elle-même. Un bon début, probablement insuffisant. Dans une sorte d’ultimatum... à l’envers, Alexis Tsípras vient de déclarer (après-midi du 20 février) : “C’est le moment où l’Europe doit prendre certaines décisions historiques” (cité de mémoire, Real-FM). Mario Draghi de son côté (BCE), demande aux banques grecques de ne plus financer les besoins de l’État (la Grèce), au cas où l’Eurogroupe du jour n’est guère concluant (d’après Real-FM, journal du 14h).
Aucun pronostique possible pour l’instant. Attendons l’Eurogroupe du jour et des mois prochains. Temps de Bruxelles et temps de Berlin. Athènes et ses... fauves, souffle de dignité et Weimar de l’Égée. Futurisme ou constructivisme ?