
À Vittel, un collectif d’associations a obtenu le réexamen d’un projet devant permettre à Nestlé Waters de continuer à puiser dans une nappe phréatique déficitaire, contraignant trois communes à pomper l’eau une dizaine de kilomètres plus loin.
Début octobre, la préfecture des Vosges avait annoncé avoir travaillé avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse « à une solution alternative fondée sur l’optimisation des ressources locales » pour préserver la nappe des grès du Trias inférieur (GTI), principale ressource en eau potable de l’est de la Lorraine.
Environ trois millions de m3 d’eau sont prélevés chaque année dans cette nappe phréatique, située à 100 m de profondeur, par trois communes - Vittel, Contrexéville et Bulgnéville - et trois industriels, dont Nestlé Waters (qui détient les marques Vittel, Contrex, Hépar, Perrier...).
Ce réservoir d’eau, de très bonne qualité et faiblement minéralisée, présente un déficit annuel d’un million de m3 et se renouvelle lentement.
Pour rétablir l’équilibre, un projet de canalisations souterraines avait été adopté par la commission locale de l’eau (CLE) en juillet 2018. Il prévoyait d’acheminer 500.000 à un million de m3 d’eau potable, pompés dans des captages distants d’une dizaine de kilomètres, jusqu’aux trois communes, permettant ainsi à Nestlé Waters de conserver son autorisation de prélever annuellement un million de m3.
Le collectif eau 88 dénonçait « une privatisation de l’eau par Nestlé », selon l’un de ses membres, Bernard Schmitt. (...)