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Mediapart
Violences sexuelles : le jugement qui condamne la Fédération française de football
Article mis en ligne le 4 novembre 2021

Les prud’hommes estiment que la FFF n’a pris « ni les mesures adaptées de prévention, ni les mesures concrètes » pour mettre fin au harcèlement sexuel d’une jeune salariée par son directeur. La fédération fait appel.

Jusqu’au bout, la Fédération française de football (FFF) n’a voulu y voir qu’une « ambiance amicale ». Tout au plus des propos ou comportements « maladroits ». Le conseil des prud’hommes de Paris l’a condamnée, le 22 octobre, pour le harcèlement sexuel d’une jeune salariée par un des directeurs. La structure n’a, d’après le document consulté par Mediapart et révélé par Le Monde, « pris ni les mesures adaptées de prévention, ni les mesures concrètes pour faire cesser le harcèlement sexuel subi par » A.*.

Comme l’a annoncé L’Équipe, la FFF a été condamnée à payer 10 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice subi par son ancienne collaboratrice. Elle a annoncé faire appel de la décision.

L’affaire, révélée par Mediapart voilà deux ans, et dont le volet pénal avait été classé sans suite, est à la fois symptomatique de l’attitude de la puissante fédération face aux violences sexistes et sexuelles, et de celle de nombreux employeurs confrontés à cette problématique. (...)

C’est du moins ce que le jugement du conseil des prud’hommes de Paris, rédigé par des magistrats professionnels via la procédure de départage, donne à voir. On y lit d’un côté le récit d’une collaboratrice en CDD, corroboré par plusieurs attestations de collègues, et, de l’autre, les dénégations d’un employeur qui n’a de cesse de minimiser les faits reprochés à son directeur financier. (...)

la FFF a été depuis mise en cause dans plusieurs enquêtes de presse, notamment dans le New York Times, pour l’ambiance « toxique » qui y régnerait et pour son attitude face à des comportements déplacés d’un encadrant avec des mineurs.

Neuf salariées ont aussi saisi le tribunal administratif de Paris, dans le cadre du plan social annoncé cet hiver. Elles estiment notamment être victimes de « ciblages et de discriminations », faisant écho à une « dénonciation de faits de harcèlement sexuel », selon le mémoire déposé devant la justice et consulté par Le Monde.

­Cette dénonciation, c’est celle de A. et des collègues qui ont confirmé sa version des faits.