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Libération
Violences sexuelles : huit femmes accusent PPDA
Article mis en ligne le 9 novembre 2021

Répondant à l’ancienne vedette de TF1, 7 femmes parmi les 23 accusant le journaliste de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viols témoignent ce lundi dans « Libération ». Ecoutons-les et respectons leur courage.

Viols, agressions, harcèlement sexuel... Après le classement sans suite de l’enquête préliminaire visant Patrick Poivre d’Arvor, elles ont accepté de témoigner dans « Libération ». Leurs récits et les procès-verbaux que nous avons pu consulter esquissent un mode opératoire rodé et un sentiment de totale impunité.

Visé par une plainte pour viols par l’écrivaine Florence Porcel, Patrick Poivre d’Arvor se rend le 3 mars dans l’émission de télévision Quotidien (TMC), pour se défendre : « Jamais je n’ai accepté une relation qui ne serait pas consentie, qui serait forcée, jamais de la vie. […] Il n’y a rien de pire, pour moi, que de contraindre quelqu’un à quoi que ce soit. » Notes sous les yeux, l’ex-présentateur du 20 heures de TF1 nie fermement avoir eu une relation sexuelle avec l’autrice, dénonce une « affabulation », dit sa « colère ». Puis il attaque la crédibilité d’autres témoignages accusatoires, apparus les jours précédents sur les réseaux sociaux : « Tout ceci, uniquement de l’anonymat, toujours de l’anonymat. Jamais une personne qui ose venir, les yeux dans les yeux, me dire : “Non, ce n’était pas bien.” »

Quelques mois après ces déclarations qui les ont révoltées, huit femmes ont décidé de prendre le journaliste de 74 ans au mot (...)

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Décrivant le mode opératoire de Patrick Poivre d’Arvor comme étant répétitif, huit femmes prennent la parole dans Libération, le 8 novembre 2021, pour dénoncer les agissements présumés de l’ex-vedette de TF1. Des témoignages dans lesquels elles décrivent les agressions sexuelles qu’elles auraient subi.

En février 2021, Patrick Poivre d’Arvor est visé par une enquête préliminaire après un dépôt de plainte de l’écrivaine Florence Porcel. La jeune femme accuse le journaliste et romancier, âgé de 74 ans, de l’avoir agressé sexuellement en 2004 ainsi qu’en 2009. Et au total, pas moins 7 femmes saisissent la justice contre Patrick Poivre d’Arvor. Des faits que celui qui a perdu sa fille Solène en 1995 nie catégoriquement. L’ancien visage de TF1 dépose alors plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Florence Porcel, qu’il accuse dans Quotidien, sur TMC le 3 mars 2021, de "rechercher la notoriété" pour la sortie de son roman Pandorini. Une affaire qui, du côté de Florence Porcel et des autres plaignantes, se retrouve classée sans suite par la justice le vendredi 25 juin 2021. La plupart des faits décrits, et qui auraient été commis pendant près d’une quarantaine d’années, ne pouvant être poursuivis en raison de la prescription. Pour autant, l’artiste entame le même jour une nouvelle procédure visant l’ancien présentateur du JT, avec constitution de partie civile. Et la bataille juridique semble loin d’être terminée. (...)

Huit témoignages à charge

Pour la première fois, huit femmes racontent dans les moindres détails les abus qu’elles auraient subi de la part de Patrick Poivre d’Arvor. Dans Libération, les plaignantes dénoncent ainsi publiquement "le comportement abusif" de l’ancien collaborateur de Jean-Pierre Pernaut. Toutes pointent du doigt "le pouvoir autoritaire" de Patrick Poivre d’Arvor : "Ça a été brusque, soudain, rapide. Je pesais 30 kilos, j’étais anorexique, il était impossible de ne pas le voir", révèle la journaliste de 51 ans Stéphanie Khayat. Un mode opératoire identique pour la scénariste Hélène Devynck, 54 ans : "Je me souviens d’une immobilité physique et d’un affolement des pensées, d’avoir cherché mentalement de toutes mes forces une solution pour sortir de là, sans la trouver". "Puis, je m’aperçois que son regard change brusquement. Ce n’est plus le même homme. Je ne me sens plus en sécurité, j’annonce mon départ et, dans le couloir qui mène à son entrée, Patrick me saute dessus", explique de son côté Cécile Thimoreau, 56 ans, professionnelle du médico-social. Une rapidité d’action également décrite par Muriel Reus, dirigeante de société, 63 ans : "PPDA ne parle toujours pas, il se lève et ferme la porte à clé. Stupéfaite, je n’ai pas le temps de réagir qu’il est déjà en face de moi, il essaie de m’embrasser, il défait sa ceinture et baisse son pantalon". Pour l’heure, Patrick Poivre d’Arvor, reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.