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Violences sexuelles à CentraleSupélec : « Arrêtons de crier qu’il faut libérer la parole si nous ne sommes pas capables de la recevoir »
Article mis en ligne le 27 juin 2022

Depuis la publication, en octobre, d’un rapport faisant état d’une centaine d’agressions sexuelles et de viols à l’école d’ingénieurs, la direction a pris des mesures de prévention mais ne semble pas en capacité de régler les signalements en interne. Ce vendredi, le parquet d’Evry a annoncé avoir ouvert une enquête.

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"J’ai été vraiment surpris par l’ampleur de tout cela et cela m’a extrêmement choqué" : voilà ce que répètent sur le campus de CentraleSupélec, jeudi 7 octobre, la majorité des étudiants interrogés, alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet d’Évry sur des soupçons de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuels commis sur le campus francilien de la prestigieuse école d’ingénieurs.

L’enquête fait suite à un signalement de la direction de l’école de Gif-sur-Yvette dans l’Essonne qui se base sur les résultats d’un questionnaire mis en ligne auprès de près de 2 400 étudiants. D’après les résultats, une centaine d’étudiants déclarent avoir été victimes de viols ou d’agressions sexuelles au cours de l’année scolaire 2020-2021. Soixante-quatorze autres disent avoir subi du harcèlement sexuel. "Je ne m’attendait pas à ce que ces chiffres soient si hauts", confie Alex, un élève en première année, abasourdi, comme Victoire, en master. (...)

Les faits sont graves : parmi les victimes, vingt femmes et huit hommes ont déclaré avoir subi un viol. Des actes commis dans la majorité des cas par d’autres élèves et dans la résidence étudiante, gérée par un bailleur privée selon la direction.
L’alcool et les soirées clandestines pointés du doigt (...)

"Aucun contexte ne peut justifier ces actes, fulmine Mohamed. Je trouve que c’est juste inadmissible. Les personnes sont supposées être maîtres d’elles-mêmes. Toute personne ayant participé de proche ou de loin à ces actes devrait être traînée en justice."

La justice permettra peut-être d’identifier les victimes et les potentiels agresseurs. Les témoignages sont pour l’instant tous anonymes. "Le but du questionnaire est aussi de dire aux victimes qu’on les croit et qu’on les croira si elles décident de donner suite, souligne Ibtissem Hamich, présidente de l’association Çapèse, qui a réalisé l’enquête. Si le questionnaire donne la force ou l’envie à certaines personnes de s’exprimer et de dire ce qu’elles ont subi, je pense que l’école est prête à les accompagner et l’affaire sera suivie." L’école se portera partie civile pour tout dépôt de plainte.