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Mediapart
Violences sexistes et sexuelles FFF : la ministre des sports veut la démission de Le Graët, après un rapport accablant
#FFF #violencessexistes #VSS
Article mis en ligne le 19 février 2023

L’audit publié mercredi 15 février conclut que Noël Le Graët et ses « dérives de comportement » ne sont pas compatibles avec l’exercice de ses fonctions. « Le statu quo est impossible », assure la ministre des sports.

Après cinq mois d’enquête, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a présenté, mercredi 15 février, son rapport d’audit définitif. Celui-ci confirme le prérapport du 30 janvier, déjà très sévère à l’égard du président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, en retrait de ses fonctions depuis un mois. (...)
Dans le détail, les cent quatorze auditions menées par la mission d’inspection auprès de salarié·es de la FFF ont relevé « non seulement des propos et des SMS émanant bien de M. Le Graët, ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres, mais également l’horaire tardif des envois, leur caractère répétitif et la nature des destinataires – des femmes placées sous son autorité et/ou dans une relation de dépendance –, et ce, même après le déclenchement de ses travaux »…
« Les auditions conduites par la mission ont mis en évidence que le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d’alcool », précise le rapport. (...)
Les « méthodes brutales » de la directrice générale
Le rapport de synthèse n’épargne pas la directrice générale, Florence Hardouin, mise à pied depuis le mois de janvier. Son « comportement erratique » est pointé du doigt par le rapport, qui insiste sur l’ambiance délétère qui régnait au sein du comité de direction jusqu’en 2020, entre « manifestations de mépris entre directeurs, usage d’un vocabulaire grossier » ou « échange d’injures ou d’invectives ».
Les auteurs du rapport précisent cependant que Florence Hardouin, critiquée pour sa passivité face à une ambiance « sexiste et violente » au sein du comité de direction, « estime avoir souffert du comportement inapproprié de M. Le Graët, dont elle dit avoir craint les représailles en cas d’opposition directe ».
Le rapport ne s’intéresse cependant pas qu’aux cas particuliers de Noël le Graët et Florence Hardouin. Dans leur note de synthèse, les inspecteurs « confirment que la politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le réseau fédéral manque d’efficacité et d’efficience, tant au niveau national que dans le réseau fédéral ». (...)
La FFF « évite systématiquement l’emploi des mots “ violences sexistes et sexuelles” » et dilue le suivi de ces sujets dans des comités annexes, en l’occurrence celui dédié à la lutte contre la corruption. Le rapport demande donc à la fédération « d’adopter une communication explicite et un plan d’action de lutte contre les VSS clairement orienté vers la libération de la parole ».
Le comité exécutif, instance de gouvernance de la fédération, est lui aussi très critiqué. (...)
La FFF, la première fédération sportive française avec ses deux millions de licencié·es, n’est pas la seule à être secouée par divers scandales et remise en cause dans son fonctionnement. Celle du rugby est également dans le viseur, notamment depuis la condamnation pour corruption de son président, Bernard Laporte – il a fini par démissionner fin janvier.
Celle du handball vient d’être éclaboussée par la condamnation pour corruption de mineur et détention d’images pédopornographiques de l’ancien international Bruno Martini, et président de la Ligue nationale de handball (LNH). Il a aussitôt démissionné.
Pour le sport français, les chantiers sont ouverts.