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Violences, abus, racisme : la loi du silence des écoles Steiner-Waldorf
Article mis en ligne le 5 janvier 2021
dernière modification le 2 septembre 2024

Montessori, Freinet, Decroly, Steiner… les pédagogies dites « alternatives » séduisent de plus en plus de parents soucieux d’offrir à leurs enfants une éducation qu’ils espèrent plus adaptée à leurs besoins. Elle y est, en effet, supposée plus personnalisée et créative que celle proposée dans les écoles publiques républicaines.

Parmi ces pédagogies « nouvelles », celle des écoles Steiner-Waldorf attire tout particulièrement l’attention du fait de la dimension spirituelle plus ou moins avouée tenant au profil de son créateur, Rudolf Steiner, également fondateur de l’anthroposophie.

La France compte aujourd’hui une vingtaine d’écoles de ce type dont certaines sont sous contrat avec l’État. En apparence, il s’agit de jardins d’enfants et d’écoles prompts à séduire des parents à la fibre artistique et écologique.

(...) Marc Giroud, qui a été éducateur en école Steiner-Waldorf durant les années 1980, explique : « Quand on fait la formation d’éducateur Steiner, on n’étudie qu’un seul auteur, Steiner. C’est un dogme pédagogique. Vous êtes là pour accomplir un dessein eschatologique, ce qui justifie de mentir ou de taire. On apprend à cacher cette vocation aux personnes qui nous confient leur enfant. C’est pour cela qu’il y a des discours de façade. » (...)

Absence d’intervention et karma

Ce qui est passé sous silence, ce qui ne doit pas sortir de l’école, c’est sans doute en partie la violence entre les enfants et l’absence d’intervention des enseignants. Cela s’inscrit parfaitement dans le dessein poursuivi par les éducateurs : « Les anthroposophes croient en la réincarnation, explique Marc Giroud. Pour eux, les enfants ont choisi leurs parents, leur école et ce qui leur arrive. C’est ce qu’ils ont voulu en compensation de leur karma –le karma étant entendu comme le paiement d’actes mauvais commis dans une vie précédente. De fait, les éducateurs laissent faire les violences entre enfants. Une intervention inappropriée ferait reculer l’enfant dans son karma et il ne pourrait pas compenser ensuite. » (...)

« Ma fenêtre donnait sur la cour de l’école. Un jour, j’ai entendu mon fils crier : il se faisait rouer de coups. La jardinière n’intervenait pas et jouait de la flûte sur la balançoire… Mon fils m’a dit que ces violences étaient régulières… J’ai décidé de le retirer de l’école. »

Grégoire Perra explique que les enfants de parents non-anthroposophes ou qui arrivent en cours de scolarité sont souvent davantage victimes de violences : « Tout est permis pour les enfants des anthroposophes. » (...)

« Il y a clairement des enfants moins bien traités, notamment s’ils sont roux ou non blancs. » Cette différence de traitement serait intrinsèque à l’anthroposophie : « L’anthroposophie est issue notamment du théosophisme de Mme Blavatsky qui prône dès le départ les différences raciales. Pour Steiner, il y a des races dominantes aux différentes étapes de l’humanité. Selon lui, aujourd’hui, c’est la race aryenne qui domine. C’est comme si les autres avaient loupé le coche. Il y a des enfants non blancs dans les écoles Steiner-Waldorf, mais on les considère comme moins évolués que les Blancs. » (...)

« C’était la cour des Miracles, je n’ai jamais vu des enfants se battre comme ça ! Il y avait des enfants de 3-4 ans qui mettaient des coups de poing à un enfant par terre. Je me souviens de petits visages d’enfants tordus d’agressivité. Je n’ai jamais vu un adulte intervenir. Il m’est arrivé d’essayer de les arrêter : les enfants étaient surpris, comme si c’était normal. L’autorité d’un adulte ne les émeut pas. Il y a trois “camps” : les cogneurs, les cognés et les petits assis seuls dans un coin à pleurer. C’était vraiment une ambiance malsaine. » (...)

Rappelons que tous les établissements (qu’ils soient sous contrat ou hors contrat) peuvent faire l’objet d’inspections pédagogiques régulières par des inspecteurs de l’Éducation nationale. Or, malgré les alertes, le système perdure. L’école Steiner que nous avons contactée pour en savoir plus sur sa pédagogie n’a pas donné suite à nos sollicitations.