
Le groupe diversifié Bolloré a chargé une banque d’affaires d’étudier la cession de son activité historique de logistique en Afrique, a indiqué vendredi le journal Le Monde.
La branche Bolloré Africa Logistics possède des infrastructures dans plus de 20 pays sur le continent africain, notamment un réseau de 16 concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires. Elle serait valorisée entre 2 et 3 milliards d’euros, avance le journal français du soir.
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Février 2021
Il avait reconnu sa culpabilité pour des faits de corruption active au Togo, mais le tribunal judiciaire de Paris en a refusé l’homologation et demandé un procès.
Vincent Bolloré est arrivé devant le tribunal judiciaire de Paris, vendredi 26 février, comme l’avait annoncé L’Obs plus tôt dans la matinée, au côté de son directeur général, Gilles Alix. Il a d’abord écouté attentivement les faits qui lui étaient reprochés, dans cette affaire de corruption en Afrique, lus par la présidente Isabelle Prévost-Deprez, puis à la question de savoir s’il reconnaissait sa culpabilité a répondu : « Oui, madame la présidente. »
Ce seront ses seuls mots. Peu avant, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, était venu lui-même à l’audience se féliciter des discussions « parfaitement sereines » qui avaient précédé cette double audience devant homologuer trois comparutions avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), dont celle de Vincent Bolloré, et une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), rappelant que ces procédures reposent sur le « consensualisme ».
Après une courte suspension, et à la grande surprise de l’assistance, les peines demandées par le Parquet national financier et acceptées par Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent ont été refusées par le tribunal, qui a considéré que les faits reprochés avaient « gravement porté atteinte à l’ordre public économique » et « porté atteinte à la souveraineté du Togo ». Le tribunal demande la tenue d’un procès. (...)
En avril 2018, l’affaire avait valu une garde à vue à Vincent Bolloré et une chute de l’action du groupe du même nom, qu’il dirige, de près de 8 % en une matinée. L’enquête judiciaire, qui avait mis en lumière les pratiques corruptives de l’un des fleurons de l’industrie française en Afrique, devait donc trouver son épilogue vendredi devant le tribunal judiciaire de Paris. Mais il n’en sera rien et la voie est désormais ouverte à une audience devant le tribunal correctionnel. (...)
Dans le cadre de la CJIP, qui a pour sa part été homologuée, la société Bolloré SE en tant que personne morale devra pour sa part payer une amende d’intérêt public calculé sur le montant putatif des bénéfices que le groupe retirera de la concession portuaire de Lomé sur les trente-cinq années où il la détient – soit 12 millions d’euros. Le groupe devra aussi mettre en place un programme de mise en conformité aux règles de l’agence française anticorruption sur une durée de deux ans. (...)
Corruption au Togo : la justice refuse le plaider-coupable de Bolloré et demande un procès
(...) À l’énoncé de la décision de la juge Isabelle Prévost-Desprez, dans la grande salle d’audience 2.13 du palais de justice de Paris presque vide, Vincent Bolloré et son avocat Olivier Baratelli sont restés assis sur leur banc, comme groggy, pendant de longues minutes avant de quitter rapidement le tribunal et de refuser le moindre commentaire. (...)
l’ancien patron du groupe, qui porte son nom, semblait penser que cette histoire d’accusation de corruption au Togo, qui dure depuis plus de 10 ans, allait s’achever discrètement à la mi-journée avec cette procédure du plaider coupable à la française.
Un camouflet pour Vincent Bolloré et le parquet national financier (PNF) ? (...)
Ce couperet est inattendu et rarissime. Et la journée était d’autant plus surprenante que Vincent Bolloré venait de reconnaître publiquement, à la barre d’un tribunal, pour la première fois de sa carrière, des faits de corruption active en Afrique.
Durant de nombreuses années, Vincent Bolloré a en effet systématiquement attaqué – et fait condamner à de nombreuses reprises – les médias qui enquêtaient et relayaient des accusations de corruption en échange d’attribution (avec ou sans appel d’offre) de concessions portuaires en Afrique.