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Victoire pour les sous-traitants du nucléaire : la « faute inexcusable » d’un employeur enfin reconnue
Article mis en ligne le 2 mai 2016
dernière modification le 29 avril 2016

C’est une première en France : la « faute inexcusable » d’un employeur vient d’être reconnue, suite à la mort d’un sous-traitant du nucléaire, Christian Verronneau, emporté par un cancer broncho-pulmonaire à l’âge de 57 ans [1]. La reconnaissance de la faute inexcusable signifie notamment que l’employeur n’a pas pris les mesures nécessaires pour préserver le salarié des dangers auxquels il était exposé. Une reconnaissance obtenue jusqu’à présent dans de nombreux cas pour les victimes de l’amiante, qui permet le versement d’indemnités aux salariés victimes – ou à leur famille ou ayant-droits en cas de décès [2].

Christian Verronneau, qui a travaillé pour Endel, une filiale du groupe Engie (ex-GDZ Suez), pendant 30 ans, a passé sa vie professionnelle dans les centrales nucléaires françaises, enchaînant les tâches très dangereuses : « Il devait décontaminer les piscines de refroidissement du bâtiment réacteur, décrit Philippe Billard, du collectif Santé/sous-traitance, qui réunit les salariés de la sous-traitance des industries nucléaires et chimiques. Il faut passer les parois au karcher, avec des produits spéciaux. Les poussières qui volent sont très contaminées. » Autre tâche extrêmement dangereuse qui faisait partie du quotidien de travail de Christian Verronneau : la pause de matelas de plomb sur la tuyauterie – hautement radioactive – des centrales nucléaires, pour éviter que les travailleurs intervenant au niveau (ou à proximité) de ces tuyauteries ne se prennent trop de rayons.

« EDF délocalise ses cancers vers les salariés sous-traitants »

« Cette reconnaissance de la faute inexcusable de Endel permet de briser l’invisibilité des décès pour maladie professionnelle des salariés de la sous-traitance du nucléaire », avance Philippe Billard. Ils sont près de 30 000 en France, pour un millier d’entreprises, à assurer quotidiennement la maintenance des centrales nucléaires. Le recours massif à ces intervenants extérieurs permet à EDF de réduire ses coûts et de ventiler les doses de radioactivité qui, auparavant, se concentraient sur les agents EDF. (...)