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Victoire de l’écologie en Guyane : les travaux de la centrale au fioul du Larivot suspendus
Article mis en ligne le 2 août 2021
dernière modification le 1er août 2021

Le tribunal administratif de la Guyane suspend les travaux de la future centrale au fioul du Larivot en soulignant entre autres son incompatibilité avec les engagements climatiques de la France.

Le juge des référés de Cayenne vient de mettre un premier coup d’arrêt au projet énergétique le plus décrié de Guyane : une centrale au fioul située dans une zone de mangroves soumise à des risques d’inondation. Saisi par les associations Guyane Nature Environnement (GNE) et France Nature Environnement (FNE), le tribunal administratif a souligné, dans sa décision du 27 juillet, « un doute sérieux quant à la légalité » de l’autorisation environnementale de la future centrale, développée par EDF-Pei (production électrique insulaire) pour un coût de cinq cents millions d’euros. L’arrêté préfectoral du 22 octobre 2020 autorisant sa mise en exploitation est donc temporairement suspendu jusqu’à ce que la justice statue sur le fond.

En février dernier, GNE et FNE déposaient au tribunal administratif quatre recours pour contester les autorisations préfectorales accordées fin 2020. Le 7 juillet, les associations saisissaient le juge de référés « avant qu’il ne soit trop tard », car, sur le site du Larivot, les travaux de déboisement et de terrassement ont commencé. Pour GNE, il s’agit du « premier référé gagné » et pour FNE du « premier succès en référé face à EDF ». (...)

Le site retenu pour son installation se trouve dans une zone marécageuse et de mangroves, soumise à des risques d’inondation et de submersion marine, dans l’estuaire de la rivière de Cayenne. Pour alimenter la centrale en fioul depuis le grand port maritime, un oléoduc de quatorze kilomètres doit traverser trois communes de l’agglomération cayennaise, à proximité immédiate d’habitations et de zones humides. (...)

Dans son ordonnance, le juge administratif vient rappeler à l’État ses objectifs de réduction de gaz à effets de serre de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990 et mentionne « le contexte actuel d’urgence écologique et climatique ».

« C’est la première fois que l’émission de gaz à effet de serre cause la suspension d’un projet » (...)