
Valérie Masson-Delmotte raconte qu’elle se sent une communauté avec Assa Traoré, parce qu’elle a perdu son frère, par un cancer, à seize ans. Cela lui a « fait perdre ma naïveté » et a joué sur les choix qu’elle a fait, renforçant « ses valeurs humanistes ». Le père d’Assa est mort d’un cancer, lui aussi (4’43’’). Il travaillait dans le bâtiment, et il a été victime de l’amiante. Assa rappelle que ses grands-pères ont fait la guerre de 1939-1945 pour la France : « Il y a eu trois morts en France dans ma famille sur trois générations : mon grand-père pendant la guerre, mon père par l’amiante, et mon frère par les violences policières » (8’00’’).
Assa : « La vie de nos frères n’est pas considérée comme pouvant participer à la construction de ce monde »
Le sandale de l’amiante évoque pour Valérie « la machine de doute sur le changement climatique, surtout aux États-Unis ». Mais aussi important est aussi « l’indifférence et le fatalisme de la part de tous » (11’30’’). On retrouve cette indifférence dans le cas des violences policières. Mais, dit Assa, « il y a aussi un gros problème avec nos représentants politiques, qui sont garants de nos droits, et qui ont minimisé les violences policières. Mais à partir du moment où ça touche les jeunes des quartiers populaires, on pense que ce n’est pas très grave et on passe à autre chose. La vie de nos frères n’est pas considérée comme pouvant participer à la construction de ce monde » (13’40’’).
Une alliance peut-elle se créer avec le mouvement écologiste ? Selon Assa, « le mouvement climat subit des violences policières. Nous avons le même État répressif. Le climat va tuer des vies humaines d’une autre façon » (17’30’’).
Valérie : « La question de la justice et du changement climatique sont intimement liées » (...)
Valérie : « La jeune génération a un sentiment très fort de solidarité très fort avec les autres jeunes, quels que soient les endroits où ils vivent » (...)
Assa : « Comment peut-on parler du climat sans parler des vies humaines qui se font tuer dans les quartiers par la police ? » (...)
Valérie (43’50’’) : « Quand on parle de climat, il y a du déni, aussi. Tu as parlé de déni de justice ? ». Assa : « Oui, on peut faire le lien sur ce déni. Et aussi sur la vérité : ça ne les arrange pas tout le travail que vous faites. C’est les points communs que nous avons, on peut avoir les mêmes adjectifs et les mêmes mots dans chacun de nos combats. »