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Urnes amères pour les femmes arabes
Article mis en ligne le 18 mars 2012
dernière modification le 14 mars 2012

Tunisie, Égypte, Libye, Yémen... quatre pays marqués par la vague démocratique du printemps arabe. Mais si les femmes ont massivement participé aux manifestations, elles sont loin d’avoir trouvé leur place dans le champ politique.

« Je suis confiante dans l’avenir des femmes arabes. Le printemps arabe devra et sera le printemps des femmes », déclarait Mona Khazindar, directrice générale de l’Institut du Monde Arabe, lors de la journée des Femmes le 8 mars. Un discours plein d’optimisme que la réalité vient, pour l’heure, tempérer. (...)

En Tunisie, fer de lance des révolutions arabes, les élections d’octobre 2011 ont fait déchanter les partisans de la parité ; obligatoire sur les listes électorales mais pas pour les têtes de listes. « Cette fausse avancée électorale a abouti à la situation suivante : les femmes représentent seulement 27% des sièges au Parlement, soit 59 femmes sur 217 sièges. Quarante élues proviennent du parti islamiste Ennahda » assène Florence Mardirossian, présidente de l’association Carrefour de la République. D’autant que, malgré l’obligation légale, la majorité des listes ne comprenaient que 10% de femmes. Le gouvernement n’est pas mieux loti. Il comprend seulement trois femmes sur 41 membres.

Ce manque de représentativité concerne tout autant une génération qui a massivement participé aux manifestations.
(...)

La situation est plus sombre encore en Égypte « Bien que les femmes aient participé aux côtés des hommes à cette révolution, elles se sont pourtant retrouvées exclues de la transition », juge la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dans un récent rapport sur le « printemps arabe » et les femmes : les deux comités chargés de rédiger la nouvelle constitution étaient entièrement masculins, et le quota pour la représentation des femmes au Parlement, en vigueur sous Moubarak, a été supprimé.

Résultat : suite aux élections de 2011, la proportion de femmes à la Chambre basse du Parlement a chuté de 12 % à 2 %. Le tout dans un contexte de violences contre les femmes, et une méfiance vis-à-vis de la promotion de leurs droits (...)

Prochaine étape, la Libye. Le pays doit élire à son tour, en juin, une Assemblée chargée de rédiger la nouvelle Constitution. « Je crois fermement que les femmes doivent jouer un rôle, il n’y a pas d’autre option » a déclaré le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib lors d’une intervention aux États-Unis. Un discours éloigné des réalités. La loi électorale du 28 janvier a purement et simplement supprimé le quota de représentativité des femmes (10%) initialement prévu pour l’Assemblée Constituante. (...)

Au Yémen, la passation de pouvoir a mis un an à se dessiner et a abouti à une élection à la fois démocratique et limitée. (...)
« La femme yéménite a franchi quelques étapes, mais la route est encore longue. Elle a l’impression d’être minoritaire dans la société, et le taux d’analphabétisme féminin est encore de 70% ». A l’heure actuelle, la Constitution n’interdit pas la discrimination à l’égard des femmes. (...)

« Aujourd’hui, les femmes représentent 10,7% des parlementaires dans les pays arabes, contre 19,5% en moyenne dans le monde », rappelait la directrice d’ONU Femmes, Michelle Bachelet, le 8 mars. Tout en soulignant que le combat ne porte pas que sur la représentation politique. La place des femmes sur le marché du travail est tout aussi significative : dans les pays arabes, elles ne sont que 26% à travailler ; deux fois moins, là encore, que la moyenne mondiale.

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