
Pipi payant pour les femmes, gratuit pour les hommes à la gare de Brest ? La Sncf détruit les urinoirs. Les féministes sont mises en accusation, puis rétropédalage.
C’est le quotidien régional Ouest-France qui a dégainé le premier en titrant, le 6 décembre dernier : « Une association féministe fait enlever les urinoirs de la gare de Brest. » Puis, à peu près le même titre a été repris par La Voix du Nord et par bien d’autres journaux. Toujours cette habitude de rendre les féministes responsables d’une « guerre des sexes » qui, si elle existe est plutôt, en général, déclenchée par des hommes.
Quelle était la situation derrière le titre ? A la gare de Brest, les femmes devaient payer pour se rendre aux toilettes tandis que les hommes pouvaient se soulager gratuitement dans des urinoirs mis à leur disposition. Une internaute a alors balancé un tweet et l’a adressé à @PepiteSexiste , qui dénonce les stéréotypes sexistes diffusés par le marketing. Elle interpellait la Sncf ainsi : « Merci à la SNCF de la ville de Brest : des urinoirs gratuits pour les hommes, des toilettes payantes pour les femmes. Est-ce vraiment votre conception de l’égalité ? » (...)
En réalité, c’est la direction de la Sncf qui a décidé de supprimer les urinoirs. « On a décidé d’enlever les urinoirs gratuits pour que l’équité entre hommes et femmes soit respectée » a indiqué la Sncf qui a précisé : « Le sujet de l’équité est important et même primordial à la Sncf » Et rendre les toilettes gratuites pour tout le monde ? Pas pensé. (...)
En attendant, les journaux diabolisent « les féministes », gratuitement comme souvent, ce qui a pour effet d’ôter quelque crédibilité à leur cause. L’internaute qui avait dénoncé l’inégalité a été attaquée sur les réseaux sociaux et a patiemment répondu.
D’autres féministes sont venues expliquer aux médias leur erreur de titre et petit à petit, les titres des journaux se sont faits un peu moins accusateurs. Mais il a fallu du temps. (...)
Le sexisme commence aux portes des toilettes, il peut se poursuivre dans les médias. Ou pas.