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Une médaille dans la mare
Article mis en ligne le 6 août 2012

En refusant la légion d’honneur, Annie Thébaud-Mony a réussi à porter au grand jour son combat : celui contre les crimes industriels, et la faiblesse de la justice et des politiques publiques à leur égard.

Décernée à tour de bras, la légion d’honneur ne veut plus dire grand chose. Mais la refuser peut encore faire sens. Annie Thébaud-Mony en est la preuve. Cette chercheuse de l’Inserm, sociologue spécialiste de la santé au travail, a refusé la légion d’honneur qui lui avait été décernée le 14 juillet, sur le contingent de Cécile Duflot. Dans une lettre ouverte à la ministre, rendue publique samedi 3 août et largement médiatisée, elle explique les raisons de ce refus.

Son geste, écrit-elle, est destiné à attirer l’attention sur « l’impunité qui, jusqu’à ce jour, protège les responsables de crimes industriels ». Dans sa lettre à Cécile Duflot, elle dénonce le « drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l’accumulation des impasses environnementales, en matière d’amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimiques »...

Militante associative depuis 30 ans, présidente de l’association Henri-Pezerat, Annie Thébaud-Mony évoquait déjà ses combats dans une tribune en février dernier : « De la mise en danger d’autrui, par l’amiante ou les pesticides, à la mort annoncée de milliers d’intouchables indiens chassés de leurs terres pour l’installation d’une usine chimique polluante de fabrication de pneus, les crimes industriels se perpétuent ». (...)

Son geste de refuser la légion d’honneur n’est pas « un geste contre Cécile Duflot », explique la chercheuse. Elle est un appel à l’ensemble des décideurs politiques. « Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale », insiste-t-elle dans sa lettre.

En amont de la question pénale, la chercheuse pose aussi la question des moyens et de l’attention dédiés à ses pairs. « Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail » clame celle dont la carrière a, dit-elle, été « bloquée pendant dix ans » en raison de son militantisme. (...)

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