
Vous avez aimé la charte sur l’image des femmes dans les médias en 2010 ? Vous allez adorer la charte pour la « protection de l’enfant dans les médias », officialisée ce mardi.
« Elle n’édicte aucune norme ou obligation : c’est une charte d’engagement ». Voici les termes utilisés en préambule pour décrire le statut de la charte sur la "Protection de l’enfant dans les médias", présentée mardi 21 février à Roselyne Bachelot. La situation a le mérite d’être claire : ce document n’engage que la bonne volonté de ceux qui veulent bien le signer.
Cette charte regroupe, pour la première fois, « l’ensemble des droits de l’enfant [et] définit également les engagements des médias en matière de protection de l’enfant et les actions à mettre en œuvre pour être appliquée. » Les signataires s’engagent par exemple à « Ne pas réduire ou résumer la présentation de l’enfant aux difficultés qu’il rencontre – maladie, violence subie ou infligée, problème familial... - ou à des stéréotypes ». Ou encore à « Éviter le "sensationnel", la dramatisation, les situations dégradantes dans le traitement des sujets relatifs à l’enfant, pour ne pas le stigmatiser et lui laisser la possibilité de se reconstruire. » Il s’agit d’un outil « pour protéger l’intérêt supérieur de l’enfant », résume Jacques Hintzy, président d’UNICEF France, qui présidait le groupe de travail chargé, depuis décembre, d’élaborer la charte. (...)
Le document concerne en particulier l’hypersexualisation des enfants. Les signataires s’y engagent « à ne pas diffuser, y compris dans les espaces publicitaires, d’images hypersexualisées d’enfants (...) notamment : - dans une mise en scène érotisée, - ou portant des vêtements, accessoires ou maquillage à forte connotation érotique. »
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Cette situation rappelle le destin funeste d’une autre charte, celle sur l’image des femmes, signée en octobre 2011 par des médias unanimes. Non-contraignante elle aussi, comme la plupart des chartes, son action est restée très limitée. Les conclusions du rapport de la Commission sur l’image des femmes dans les médias, publié en décembre 2011 un an après la signature de cette charte, ne sont guère encourageantes.