Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Un rapport de l’ONU dévoile des exactions systématiques dans les régions kurdes occupées par les Turcs en Syrie
Article mis en ligne le 17 septembre 2020

Les enquêteurs de la Commission indépendante internationale sur la Syrie décrivent une occupation militaire marquée dans les zones kurdes par des violations organisées des droits humains.

Un jour d’hiver, dans un centre de détention installé dans une ancienne école de la ville occupée d’Afrin, les miliciens stipendiés par la Turquie de l’Armée nationale syrienne (ANS) ont hurlé à leurs prisonniers kurdes l’ordre de sortir de leurs cellules. Ils les ont réunis dans le hall du bâtiment pour une occasion spéciale, quelque chose de différent des tortures et humiliations routinières auxquelles ils sont habituellement soumis. Une jeune fille kurde mineure capturée dans cette région kurde syrienne venait d’être arrachée de sa cellule et amenée devant eux. Sous les yeux des détenus rassemblés, les geôliers l’ont violée, puis violée encore, les uns après les autres, en les forçant à regarder son supplice.

Cet épisode, dont Le Monde a pu consulter le compte rendu complet, n’est qu’une exaction parmi tant d’autres commises par des alliés de la Turquie à avoir retenu l’attention des enquêteurs de la Commission indépendante internationale des Nations unies sur la Syrie. Leur rapport sur la situation des droits humains dans le pays, paru mardi 15 septembre, porte sur des violations documentées par l’ensemble des acteurs du conflit syrien et décrit avec une autorité jusqu’alors inédite et en profondeur l’ordre de terreur imposé par la Turquie dans deux régions kurdes de Syrie donnant à voir entre les lignes la responsabilité d’Ankara dans ces atrocités.

Résultat d’offensives menées en 2018 et 2019 contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde, dans le contexte du conflit qui oppose sur son territoire Ankara au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la mainmise turque sur ces territoires s’est installée au fil des mois loin du regard des observateurs internationaux. (...)