
Un passeur, originaire du Yémen, a été jugé la semaine dernière par le tribunal de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France. Le jeune homme de 26 ans, au casier judiciaire vierge, était accusé de violences à l’encontre d’un migrant. Il a été condamné la semaine dernière à neuf mois de prison ferme, assortie d’un mandat de dépôt, selon la Voix du Nord.
Retour sur les faits. Le 26 avril, environ 70 exilés attendent sur la plage de Boulogne-sur-Mer une embarcation pneumatique pour tenter de traverser la Manche et rejoindre le Royaume-Uni. Le canot provient d’Étaples, près du Touquet.
Lorsqu’il arrive à Boulogne, une vingtaine de personnes sont déjà à son bord. Un exilé, inquiet de la surpopulation sur le bateau précaire, refuse d’embarquer.
Une décision qui contrarie le passeur yéménite, aux commandes de l’embarcation. Il frappe le migrant récalcitrant au front avec un couteau.
L’accusé nie les faits
Ce geste a valu deux jours d’incapacité totale de travail (ITT) à la personne blessée.
Lors de sa garde à vue, le passeur avait contesté les faits. Face aux juges, il avait affirmé qu’il était lui aussi "un candidat au passage vers l’Angleterre et qu’il avait aidé la victime, qui était tombée", écrit la Voix du Nord.
Les violences peuvent aussi se produire en pleine mer. Fin avril, une dizaine de personnes avaient été jetées à l’eau par le passeur après qu’une rixe a éclaté dans le bateau en partance pour le Royaume-Uni. Aucune victime n’était à déplorer. (...)
Les canots qui partent des plages françaises sont souvent en mauvais état et surchargés, ce qui peut entraîner des naufrages. Début avril, un bateau avec 28 migrants avait chaviré au large de Boulogne-sur-Mer. Secourus par la marine française, plusieurs exilés avaient été retrouvés en état d’hypothermie.
Le plus grand naufrage survenu dans la Manche remonte au 24 novembre 2021. Ce jour-là, 27 personnes avaient péri noyées dans les eaux glacées alors qu’elles tentaient de trouver refuge en Angleterre. Ce drame avait suscité une vague d’émotion. Les politiques français et anglais avaient pointé du doigt les passeurs, tenus responsables du naufrage. Mais le journal Le Monde avait publié les premiers éléments de l’enquête judiciaire sur cette affaire, révélant de graves dysfonctionnements côté français.