
Le vendredi 19 juillet, se tenait le procès d’un jeune homme accusé d’avoir participé à l’acte XIV des gilets jaunes et d’avoir pris part à l’attaque d’un véhicule de police au niveau de l’autoroute A7, le 16 février dernier. Plus précisément, il était accusé d’avoir mis un coup de pied dans le capôt du véhicule et d’avoir cassé des plots en bêton pour fabriquer des projectiles. Récit d’un jugement où se sont mêlées phantasmes policiers, vidéo virale et justice d’émotion.
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Manuel est pleinement reconnu responsable des « violences » commises. Il est relaxé pour les dégradations du véhicule de police car sa finalité aurait été de s’en prendre aux forces de l’ordre et pas au véhicule. Relaxé également pour le « groupement en vue de comettre des violences » car ce délit vise à punir des préparatifs. « Vous n’êtes pas responsables de tout mais vous avez apporté votre pierre à l’édifice ». Magnanime, le tribunal annonce avoir tenu compte de l’anciennenté des faits et du fait qu’il comparait libre. Il est condamné à 2 ans de prison dont 16 mois avec sursis mis à l’épreuve avec obligation de soin. 4 mois de son ancien sursis sont révoqués. Il écope au total d’1 an ferme sans mandat de dépôt (donc aménageable). Il ne part pas ce soir en prison. Ses proches sont soulagés malgré la peine démesurément lourde. Si Manuel avait été jugé pour un simple coup de pied et un cassage de plôt, il n’aurait jamais été condamné de la sorte. C’est donc bien qu’il a été jugé pour l’entièreté de ce qui s’est passé pendant cet acte XIV à Lyon qu’il a pris autant.
Le policier Perez obtient ses 1500 euros de dommages et intérêts. Le juge Vincent termine la soirée ; et tel un Dieu clément et miséricordieux, il assène à sa brebis égaré : « Laissez tout cela derrière vous. Ne participez plus à aucune action collective ».
Amen.