
Lors d’une « rencontre 100 % féminine et féministe » contre la réforme des retraites organisée par Politis, les intervenantes ont dessiné un programme politique au-delà de l’opposition à la réforme.
En fanfare ! Mercredi 15 février à la salle Olympe de Gouges à Paris, se tenait un énorme rassemblement organisé par le journal Politis : « Retraites, un combat féministe : meeting contre la réforme des retraites ! »
Ouvert par la fanfare Les Muses Tanguent, une chorégraphie du collectif féministe les Rosies avec la chanteuse Mathilde, le meeting a ensuite enchaîné tambours battants, des prises de paroles rapides et denses de responsables syndicales, élues, artistes, responsables associatives, intellectuelles*.
Au fil des interventions, au-delà de la question des retraites et des appels à retirer la réforme, c’est un véritable programme politique éco-féministe qui s’est dessiné. (...)
Le soin aux autres est moins valorisé que la production d’objets pas toujours utiles. C’est tout un système d’indicateurs de richesse qui devrait être revu pour valoriser le travail assigné aux femmes, ce qui, au passage, inciterait les hommes à s’y investir. (Lire à ce sujet notre dossier Bien-être et richesse). (...)
Et la réforme des retraites, dont le gouvernement a fini par reconnaître qu’elle pénaliserait davantage les femmes, devrait aussi aggraver la dévalorisation du travail assigné aux femmes. Un travail dont il a pourtant été dit à maintes reprises pendant la crise du Covid qu’il était essentiel. (...)
Les idées pour y remédier ont foisonné durant cette soirée.
Diminuer le temps de travail (...)
l’égalité femmes-hommes rendrait la réforme inutile (...)
valoriser le travail dans les secteurs fortement féminisés (...)
en finir avec les grandes inégalités de richesse (...)
On oublie souvent que ce sont les femmes âgées qui portent la société, parce que ce sont elles qui accompagnent souvent jusqu’au dernier souffle leur partenaire, ce sont elles qui aident à élever leurs petits-enfants, ce sont elles qui forment les bataillons des associations et forment ainsi le maillon essentiel de la chaîne de solidarité encore vivante de notre pays. Et lorsqu’elles n’ont plus la capacité de s’occuper de personne, plus personne ne s’occupe d’elles.
Il est temps d’aimer la vieille femme qui est en nous. Celle à qui la société ne laisse aucun droit et prend tout. Celle à qui ce gouvernement demande à nouveau de se sacrifier. (...)
J’ose espérer que le 8 mars nous ferons entendre dans ce mouvement social la voix de toutes les femmes et que nous porterons aux oreilles du gouvernement ce slogan des années 70 qui résonne encore aujourd’hui :
« Les femmes, c’est comme les pavés, c’est lorsqu’on les piétine qu’on se les prend dans la gueule »
Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.