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Ministère de la régularisation de tous les sans papiers
Un "Robin des bois" en Andalousie
Article mis en ligne le 1er septembre 2012

Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire depuis trente-trois ans de la petite commune de Marinaleda dans la province de Séville, en Andalousie, député au Parlement régional pour Izquierda Unida, la gauche unie (écolo-communistes, IU), et membre du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), concentre au moins autant de critiques que de louanges sur sa personne.

Connu pour avoir mené, dans les années 1980 et 1990, des campagnes d’expropriation visant à redistribuer la terre aux paysans ou pour avoir développé l’autoconstruction de logements sociaux loués 15 euros par mois, celui que la presse a vite surnommé le "Robin des bois andalou" est revenu sur le devant de la scène médiatique en août, après avoir conduit une opération symbolique du SAT dans deux supermarchés de la région. Le 7 août, à Arcos de la Frontera et à Ecija, des dizaines de personnes ont rempli une vingtaine de chariots de denrées de première nécessité avant de partir sans payer. Ils ont ensuite distribué le butin à différents services sociaux et aux habitants dans le besoin de La Corrala Utopia, à Séville, un ensemble de quatre immeubles vides squattés depuis trois mois par trente-six familles en situation de "danger social", selon les termes des "indignés" qui ont organisé l’occupation et leur relogement.

"CE N’EST PAS UN VOL"

"Ce n’est pas un vol, se défend M. Gordillo. Un vol, c’est ce que font les banques qui achètent de la dette à la Banque centrale européenne à 0,7 % et la vendent à l’Espagne à 7 %. Ce que nous avons fait est un acte d’insoumission pour dénoncer le fait qu’il existe des familles qui ne peuvent pas se payer de quoi manger."

L’action, qui plus est menée par un élu, a provoqué un vif débat dans une Espagne rongée par la crise où les actes de désobéissance civile, certes pacifiques mais qui touchent tous les échelons de la société, se multiplient à mesure qu’augmente la pauvreté et que grandit un sentiment d’injustice sociale.

Occupations d’édifices privés à l’abandon par des personnes dans le besoin, rassemblement massif pour empêcher les huissiers d’appliquer les ordres d’expulsion immobilière, opposition de médecins et d’infirmiers à la consigne de ne pas soigner les immigrés sans papiers comme l’exige une nouvelle loi, ou encore refus de plusieurs présidents de région d’appliquer les coupes, dans la santé et l’éducation, que demande le gouvernement central, sont autant de signes de la colère des Espagnols, de leur désespoir aussi, alors que 25 % de la population active est sans emploi et qu’1,7 million de foyers comptent tous leurs membres au chômage.
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La troisième "marche ouvrière" a eu lieu lundi 27 et mardi 28 août, dans la province de Cadix, puis ce sera celles de Grenade, Malaga et enfin Séville, du 5 au 7 septembre.
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