Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Santé mentale
UNE TRIBUNE CONTRE L’ÉPREUVE DE FORT BOYARD « L’ASILE »
Article mis en ligne le 3 juillet 2017

SOS Psychophobie, Humapsy et Comme des fous publient une tribune contre la psychophobie, pour obtenir le retrait de la dernière épreuve du célèbre jeu télévisé Fort Boyard intitulée « l’asile ». Soutenez-les ! Indignez-vous auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel

« Pour ne pas finir au trou, secouez-vous comme un fou. » C’est ainsi que commence la nouvelle séquence télévisé du jeu Fort Boyard diffusée le samedi 24 Juin. Ce n’est pas nouveau : l’épreuve « Asile » a existé de 2001 à 2006. Selon le site internet de l’émission, « on se retrouve pour cette épreuve dans une véritable cellule d’asile. » En 2017, Fort Boyard remet ça : « Ici c’est un hôpital psychiatrique. Et je pense qu’on a quand même deux trois fêlés, ça tombe plutôt bien ».

Nous sommes usagers en psychiatrie ou concernés par la santé mentale. L’hôpital psychiatrique, nous l’avons vécu. L’enfermement contre notre gré aussi. Quand le participant Kamel le magicien apprend qu’il a été choisi entre tous pour incarner un fou, il décide de nous imiter : en se frappant la tête et en criant. Les cris reviennent régulièrement sur la bande son durant l’épreuve.

Qui sont les fous ? Qui est, en France, la Française ou le Français sur 5 qui souffre d’un trouble psychique ? Qui sont les 92000 personnes hospitalisées contre leur volonté chaque année ? Que ressentent-elles, qu’éprouvent-elles, de quoi auraient-elles envie, pourrait-on mieux les soigner ? France 2 nous fournit des réponses alarmantes : « Quand on entre dans l’asile, on a tendance à devenir fou et à marcher au plafond. » Les fous marchent sur la tête, c’est bien connu. Cinglé dans une camisole de force, emprisonné, Kamel se livre à un spectacle que seules les personnes traumatisées par ce genre de traitement ont pu connaître. Ne pas être libre de ses mouvements, être surveillé par une caméra, être livré à soi-même face à une souffrance et des angoisses massives, c’est ce nous avons connu. C’est ce que vivent certains en ce moment même.
Nos vies ne sont pas un divertissement. (...)

Les médias de masse, tels que la télévision et le cinéma, sont des vecteurs fort qui permettent de construire et d’alimenter le référentiel commun de la société, notamment en terme de stéréotypes. Cette émission, particulièrement stigmatisante à l’encontre des personnes psychiatrisées, contribue donc à la perpétuation de stéréotypes qui nous nuisent et nous font du mal au quotidien. Qui, apprenant nos problèmes de santé, nous louera un appartement ou nous embauchera, si l’image qui est véhiculée de nous dans la société est celle-ci ? Ces clichés nous condamnent à vivre, en plus des conséquences directes de nos maladies, dans une situation d’isolement permanent. (...)

Pétition ici