
Diabolisation de la femme politique, faible participation des femmes aux débats, attaques contre leurs droits... Le sexisme, longtemps caché par la propagande du régime déchu de Ben Ali, apparaît dans les médias post-révolution.
(...) Ces derniers jours, il faut aller sur les réseaux sociaux pour lire des critiques contre des propositions de députées attaquant les droits des femmes. Parmi ces propositions : séparer les espaces publics entre les hommes et les femmes à la mer, dans le métro, à l’école... ou supprimer le droit des femmes d’être présidente. Ces idées, de députées de Ennahda, le parti islamiste au pouvoir, ne font pas l’objet de débat dans les médias où la présence féminine est très faible. (...)
Et pourtant... Personne ne peut contester la forte participation des femmes tunisiennes dans la révolte du 14 janvier 2011. L’Association des femmes démocrates (mouvement féministe très fort) était la première à demander la démission du président dictateur Ben Ali et le lancement des commissions de vérité pour rendre justice au peuple tunisien. Dans la rue, les paysannes ou les ouvrières étaient présentes, main dans la main avec les hommes, pour protester contre la répression policière et l’injustice sociale de l’ancien régime. (...)
La femme tunisienne est présentée surtout comme déclencheur de problèmes et troubles ou victime passive, de la pauvreté ou de la violence policière. Elle est rarement valorisée et reconnue comme partenaire actif. (...)