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Rue 89
Tunisie : contre les jihadistes, police et partis d’opposition réclament un virage sécuritaire
/Tunisie libre
Article mis en ligne le 13 mai 2013

C’est plus qu’une manifestation d’un des syndicats de policiers qui s’est déroulée vendredi matin devant l’Assemblée constituante à Tunis. L’appui sans réserve des partis non-islamistes aux revendications de ceux qui étaient encore, il y a peu, les symboles de l’ancien régime, illustre l’évolution de la situation.

L’Union des syndicats des forces de l’ordre, dont les cadres étaient entendus lors d’une séance de l’Assemblée, revendique d’abord des améliorations des conditions matérielles des agents. L’ancien régime pratiquait avec ses policiers la technique du « chien affamé », d’autant plus agressif qu’il est mal traité. Une situation qui n’a pas substantiellement changé depuis.
La garantie de leur neutralité politique

Autre revendication : un cadre juridique pour définir les conditions d’intervention afin de garantir aux agents une protection juridique. (...)

« Ben Ali avait placé la police entre le régime et le peuple. Nous voulons un statut qui garantisse notre neutralité politique, qui nous couvre et nous autorise à désobéir à un ordre illégal. Si vous ne voulez pas intervenir, vous passez en conseil de discipline. Si un fonctionnaire utilise son arme, la loi ne le protège pas et quand il y a des morts, ce sont les moins gradés qui paient. Les gens qui ont attaqué nos commissariats pendant la révolution n’ont pas été condamnés, alors que nous, nous avons des collègues en prison. » (...)

Rached Ghannouchi, en appelant à éradiquer les djihadistes armés en Tunisie, ne modifie pas substantiellement la ligne d’Ennahdha à l’égard des salafistes, tolérés tant qu’ils s’abstiennent d’action violente.

Là où l’opposition voit un laxisme coupable, voire une complicité de la part d’Ennahdha avec les radicaux, le parti islamiste a défendu jusqu’à maintenant une approche par l’intégration politique et le travail de modération religieuse. Tout à l’opposée de l’approche répressive qui avait court à l’époque de Ben Ali.

Les heurts entre forces de l’ordre et salafistes, ce samedi, suite à l’interdiction des tentes de prédication où se profèrent des appels à la violence, semble indiquer que l’affrontement entre l’Etat et les salafistes, annoncé en mars 2012 par Ali Laarayedh (alors ministre de l’Intérieur) se précise. (...)

La manifestation a finalement débordé son cadre initial. Policiers et sympathisants de l’opposition sont allés crier « Dégage ! » devant l’Assemblée constituante, dont ils dénoncent la lenteur dans la rédaction de la future Constitution.