
Des milliers de manifestants ont investi les rues de Tunis et demandent la démission du Premier ministre et l’ouverture d’un dialogue national. Le gouvernement, réuni en conseil extraordinaire, devrait faire une annonce avant la fin de la journée.
A l’appel du mouvement Tamarod et des principales coalitions de l’opposition (Front populaire, Union pour la Tunisie, Front du salut national...) et de nombreuses associations de la société civile, des dizaines de milliers de Tunisiens et de Tunisiennes se sont rassemblés sur l’avenue Habib Bourguiba, en face du ministère de l’Intérieur, comme un certain 14 janvier 2011, jour qui a vu la fuite de Ben Ali et la chute de son régime, pour lancer le slogan rendu célèbre par la révolution tunisienne : "Dégage !", à la face du gouvernement issu des élections du 23 octobre 2011.
Ce gouvernement, on le sait, avait un mandat d’une année. Il est resté, à ce jour, deux ans, et s’accroche au pouvoir. Pire encore : le parti Ennahdha qui le domine est en train d’imposer ses hommes dans tous les rouages de l’Etat et de l’administration publique. C’est donc à un projet de retour de la dictature, islamiste cette fois, auquel les Tunisiens et, surtout, les Tunisiennes, font face aujourd’hui. En descendant crier "Dégage !", ils cherchent à récupérer leur révolution, dévoyée par les islamistes, à préserver leur liberté et à relancer le processus démocratique qu’ils ont cru avoir lancé par la révolution de janvier 2011. (...)