
Vous pouvez reprendre un à un tous les vœux officiels dont on nous inonda il y a moins de trente jours : aucun n’avait anticipé la précipitation sismique de l’histoire à laquelle nous assistons en Tunisie, en Égypte…
En moins de trente jours, c’est tout le paysage géopolitique mondial qui s’en trouve affecté. Et par qui ? Des “Arabes” ! Nos sous-civilisés favoris !
Des révolutions populaires sans leaders emblématiques
Sans même, comble du comble, que nos chers et si opportuns épouvantails islamistes en soient à l’origine. Ni en Tunisie, ni en Égypte (où on dit pourtant qu’ils ont pignon sur rue) ; ni encore en Algérie, en Jordanie ou au Yémen où de premières secousses populaires se sont déjà fait sentir.
Ce qui se passe dans ces pays est proprement sidérant. Une tentative de prise de contrôle d’un destinée politique par des peuples eux-mêmes. Qui est en mesure sérieusement de donner un nom ou un visage à de quelconques leaders à l’origine de ces évènements ?
« Le monde change, nous devons changer aussi », lâchait encore récemment je ne sais plus quel chantre de la philosophie des wagons accrochés docilement à d’improbables locomotives. Tunisiens et Égyptiens sont en train de nous prouver le contraire en entendant changer leur monde eux-mêmes.
Et pendant ce temps-là, nos maîtres du monde officiels, réunis en Guignol’s band intimiste à Davos, pérorent sur la pérennité de leur empire, psalmodient façon Coué leur scie sur l’après-“crise qui est derrière nous”. Tandis que leur barcasse continue de péter de partout et à leur échapper, comme dans ces territoires révoltés pourtant si stratégiques à leur hégémonie planétaire. (...)
l’année 2011 s’annonce sous des auspices un peu plus encourageantes. Que nos amis tunisiens, égyptiens en soient ici remerciés.