
Dans une opération de lobbying sans précédent, une trentaine de sénateurs et sénatrices, tous courants politiques confondus, ont assailli le gouvernement en avril dernier, en lui adressant la même question écrite, rédigée par les lobbyistes de la FNSEA et des irrigants. Après la sécheresse caniculaire qui a sévi tout l’été, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Agriculture, a tout accordé à la profession agricole, en s’engageant fin août, avec l’aval du Premier ministre, à faciliter la construction de 60 nouveaux projets de gigantesques retenues d’eau dans les trois prochaines années.
Une capitulation en rase campagne. Alors qu’une mission d’expertise conduite par le préfet Bisch, dont la publication avait fait scandale l’an dernier, au motif que la majorité des 60 projets présentés par les irrigants étaient inadéquats, sinon parfaitement ineptes, Didier Guillaume, et le Premier Ministre, Edouard Philippe, ont décidé, à six mois des municipales, de tout lâcher à la FNSEA…
La publication du rapport Bisch l’an dernier avait doublement fait scandale.
Ses annexes, des analyses d’une soixantaine de projets réalisées par les Préfets de région, et qui concluaient dans la majorité des cas qu’il s’agissait d’inepties pures et simples, avaient purement et simplement été consurés lors de la publication du rapport, par Stéphane Travert et Monsieur De Rugy, qui nous bassine en cette rentrée en victime éplorée des complots de Mediapart et désormais d’EELV, pour faire bonne mesure…
La réponse aux trente questions posées par les sénateurs et sénatrices, sous l’habillage fallacieux du respect des conditions posées par les désormais fameux “projets de territoire” exprime dans sa conclusion les pressions qui s’exercent déjà, et vont s’accroître, au sein des Comités de bassin et des Agences de l’eau pour tout lâcher à la FNSEA et aux irrigants, en finançant sur fonds publics des projets totalement ineptes.
“Make our irrigation great again !”
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