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France24
Travail forcé des Ouïghours : Paris ouvre une enquête contre quatre firmes du textile
Article mis en ligne le 2 juillet 2021

Accusés de profiter du travail forcé des Ouïghours en Chine, quatre géants du prêt-à-porter, dont Uniqlo et Skechers, sont visés depuis fin juin par une enquête en France pour "recel de crimes contre l’humanité", une initiative rarissime.

L’accusation est lourde de sens. Le Parquet national antiterroriste français (Pnat) a ouvert une enquête contre quatre entreprises du secteur du textile pour recel de crimes contre l’humanité, une procédure en lien avec les soupçons de travail forcé subi par les membres de la communauté musulmane des Ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang, a-t-on appris jeudi 1er juillet de source judiciaire.

Cette source a déclaré à Reuters que l’enquête visait Uniqlo France, propriété du japonais Fast Retailing, Inditex, qui possède notamment Zara, SMCP et Skechers, confirmant une information rapportée en premier lieu par Mediapart. (...)

Des contrôles de traçabilité rigoureux

"Une enquête a effectivement été ouverte par le pôle ’crimes contre l’humanité’ du parquet antiterroriste à la suite d’un dépôt de plainte. Cette enquête est ouverte pour recel de crimes contre l’humanité", a dit la source.

Des ONG ont déposé en avril une plainte contre ces entreprises pour "recel de crime de réduction en servitude aggravée", "recel de crime de traite des êtres humains en bande organisée" ou "recel de crime de génocide et de crime contre l’humanité".

Inditex et SMCP ont rejeté ces accusations. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de Skechers et d’Uniqlo France. (...)

En mars, plusieurs pays et l’Union européenne ont imposé des sanctions contre des représentants chinois pour atteintes aux droits de l’homme dans le Xinjiang.

De son côté, la marque japonaise de prêt-à-porter Uniqlo a réaffirmé vendredi qu’il n’y avait pas de travail forcé dans ses chaînes d’approvisionnement. Quand ce sera le cas, "nous coopérerons totalement avec les enquêteurs pour réaffirmer qu’il n’y a pas de travail forcé dans nos chaînes d’approvisionnement", a ajouté la marque.