
Perpignan, Montpellier, Albi, Béziers, Nîmes : alors que certains médias se régalent d’annoncer l’échec du retour des gilets jaunes, les points de rendez-vous occitans drainent petit à petit de plus en plus en monde sur les ronds-points.
la mobilisation anti-pass, qui emporte l’adhésion de tous sur le principe, est perçue comme en stagnation, en voie de stérilité : la moitié des GJ présents au rond-point ne s’y rendront pas. “Ca ne sert plus à rien”, commente l’un d’eux. Si aucune perspective particulière, aucune stratégie de haute volée n’est élaborée pour relancer une contestation avide de justice sociale, tout le monde s’interroge sur la suite des évènements.
A contrecourant de nombreux médias, tiraillés entre l’effet buzz d’un retour des gilets et le plaisir d’annoncer l’échec de ce même retour. Ce type de publication se voudrait factuelle. Sur la base d’un parrallèle avec la mobilisation du 17 novembre 2018. Alors parlons en, des faits du passé. En 2018, la mobilisation historique des gilets jaunes n’a pas vraiment surgie de nulle part, même si elle a surpris. De nombreux mois d’agitation numérique ont précédé la déferlante. Sur Montpellier et ailleurs, des groupes s’étaient formés pour préparer cette première journée, par de petits rassemblements préalables, de nombreuses diffusions de tracts, des discussions avec les passants se concluant invariablement sur un “on vous attend le 17” Grande limite du commentaire médiatique.
Sur le rond-point de la Méridienne, à Béziers, les gilets jaunes étaient une quarantaine ce 23 octobre. Une des participante, elle aussi “historique” des GJ, nous lâche, avec un enthousiasme prudent : “C’est encourageant, on est plus que la semaine dernière, et on a l’impression de rencontrer un écho autour de nous”
Même schéma au rond-point d’accès sud à l’autoroute de Perpignan, qui est lui occupé occasionnellement en semaine. Sur Nîmes, la poignée de gilets jaunes remobilisés aux ronds-points du kilomètre delta et devant le Jardiland de la ville est fortement irriguée par la mobilisation contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale. Ils étaient quelques dizaines ce samedi présents sur leur lieu de rendez-vous, mais de plus petits groupes y viennent en semaine aussi, comme ce vendredi 22 au soir. Toujours dans le Gard, les GJ de Sint-Gilles organisaient un café citoyen sur leur rond-point dans la mâtinée.
Les comptages du collectif Le Nombre Jaune, qui indiquent les lieux de rassemblements et permettent de mesurer la présence aux ronds-points, ne sont pas encore achevés. Localement en tout cas, la remobilisation des gilets jaunes semble suivre son cours, tranquille pour le moment. (...)
L’histoire ne se répète pas. Le gilet est devenu un symbole de lutte contre les inégalités, de persévérance. Mais aussi de la terrible répression dont la société bourgeoise est capable quand elle se sent menacée. Si mouvement social il doit y avoir dans les semaines ou les mois à venir, il sera très certainement différent de celui de l’automne 2018. Pour autant, les gilets restent un marqueur de la nouvelle culture des luttes sociales en France, et les aficionados du chasuble fluo ont très certainement leur rôle à jouer dans l’histoire. A suivre…
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Les Gilets Jaunes devaient reprendre les rond-points le samedi 16 octobre 2021 partout en France. À Brest, à 10h à Pen Ar C’hleuz. Seul un petit appel individuel de quelques lignes figurait ça et là sur Facebook… Peut-être beaucoup plus d’appels en des groupes privés, messageries internes ?… Quoi qu’il en soit : un énième appel à reprendre les rond-points tenant encore une fois de la pensée magique, d’un bref message incantatoire. (...)