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Libération
Entre terre et mères
Article mis en ligne le 2 juillet 2018
dernière modification le 1er juillet 2018

Tout l’été, « Libération » décline les couleurs de l’arc-en-ciel par le prisme de photographes. Aujourd’hui, Patrick Willocq.

Le travail de Patrick Willocq sur les femmes pygmées Ekonda en république démocratique du Congo aurait pu intégrer la semaine rouge. Mais la dominante verte a été retenue, car les immenses feuilles de bananier qui servent de décor aux mises en scènes du photographe sont comme un écrin pour les femmes Ekonda. Parées de rouges, leur corps maquillé et à moitié nu, elles offrent un contraste saisissant avec la couleur puissante de la forêt équatoriale. Leur histoire est assez complexe et Patrick Willocq, ayant vécu en république démocratique du Congo, cherche à la raconter avec des saynètes mêlant réalité documentaire et fantaisie théâtrale.(...)

Chez les Ekondas, certaines femmes, à la naissance de leur premier enfant, repartent chez leurs parents pour y vivre recluses jusqu’à cinq années complètes. On appelle alors ces femmes « Walé », soit « mère primipare allaitante ». Ainsi isolées, les jeunes mères sont traitées comme des reines, elles sont nourries, ne travaillent pas et n’ont pas de rapports sexuels. Ce rituel a pour objectif de surveiller la mère et l’héritier, tout en contrôlant les naissances. A la fin de cette période de réclusion, la femme Walé brise son isolement par une longue cérémonie dansée et chantée. Recouverte d’une poudre rouge qui éloigne la gale, les pustules et les sorciers, elle chante son histoire en recourant à des images (...)