Nouvelle campagne électorale grecque, placée sous le signe du Coup d’État européiste et permanant. Dernière pleine lune de ce mois d’août... et de SYRIZA. En deux semaines depuis l’adoption (anticonstitutionnelle) du mémorandum Tsipras, les cadres et les membres du parti de l’ex-Gauche radicale le quittent alors par milliers et par sections locales, départementales, voire régionales... quasiment en bloc. Métamorphoses d’Ovide face au... vide.
Plus de cinquante membres du comité central SYRIZA ont démissionné, dont Katerina Thanopoúlou, Vice-présidente de la Région d’Attique, responsable des affaires sociale que les lecteurs assidus de ce blog connaissent déjà. Alexis Tsipras recompose alors... (avec) les morceaux de SYRIZA en déconfiture, débâcle déjà morale et organisationnelle. “Tsipras mène la danse”... croit pourtant savoir une certaine presse mainstream, après avoir dansé avec les loups authentiques du totalitarisme européiste, la marionnette Tsipriote n’est que l’ombre de sa métamorphose ovidienne. L’hybris, en direct.
SYRIZA II, aux ordres de l’Empire de Bruxelles comme de Berlin abat alors sa dernière carte : “jouer” les élections législatives contre la Démocratie du référendum du 5 juillet et du ‘NON’ à 62%. Cette dernière pirouette n’est finalement qu’un chapitre au livre noir des mémoranda depuis 2010, et autant, au Coup d’État, répétons-le, permanant... pauvres escrocs. L’Assemblée nationale, d’abord parodiée dans son esprit comme dans sa lettre, en dépit de la résistance de Zoé Konstantopoúlou, ayant accouché du pire, c’est-à-dire, d’un mémorandum humiliant et néocolonialiste, d’où cet empressement des maîtres (provisoires) du jeu : en finir avec le ‘NON’, en organisant des élections anticipées pour ainsi réécrire l’histoire récente et surtout à venir.
“Ces élections sont un élément de la solution et non pas du problème”, a déclaré Angela Merkel, tandis que pour Jean-Claude Junker, “il faut espérer que ce scrutin, renforcera le soutien des Grecs à l’accord déjà signé avec les créanciers”. Les tenants visibles de l’absolutisme européiste n’ignorent pas que le temps leur est finalement compté, ils agissent alors dans la précipitation. La dictature ainsi imposée à la Grèce doit porter au plus vite la tunique de la légalité, comme celle de la... gauche. Sale temps, plus incertain que jamais. (...)
Cette pente alors très glissante de la “crise grecque”, après avoir été... suffisamment savonnée par SYRIZA d’en haut, finira ainsi par avaler le gouvernement précédent... autant que le gouvernement suivant, en attendant la rupture du choc frontal, sous les effets par exemple de la mobilisation probable et... physique du grand nombre (suffisant) des citoyens, dépassant peut-être les schémas politiques issus des partis, anciens ou même nouveaux. D’ailleurs, très probablement le parti ANEL des Grecs indépendants ne réussira pas son entée au Parlement, avalé comme il risque d’être par le mémorandum III, à l’exact image du LAOS (extrême-droite) et de DIMAR (gauche issue de SYRIZA), petits partis mémorandistes ayant gouverné sous l’ombre des grands partis... assujettis à la Troïka. (...)
Ainsi, et contrairement aux résultats “probants” issus des sondages, je n’ai jamais pu rencontrer sur le terrain du quotidien, de l’inspiration populaire... pour ce SYRIZA encore subsistant. J’entends souvent au contraire les Grecs ironiser sur SYRIZA, sur Alexis Tsipras et même sur la gauche en général, paraphrasant à souhait, non sans amertume, le slogan de l’ex-gauche radicale : “Première fois à gauche”. Une tendance alors générale ?
En cette fin août, le port du Pirée fut encombré dans le sens des retours. Des Grecs ont pu ainsi échapper momentanément au sort scellé, familles grecques et touristes voyageant entassées à bord des ferrys aux rotations irrégulières, au gré des besoins, au jour le jour et parfois même suivant les heures. À bord d’un tel ferry depuis les îles proches d’Athènes, à destination du Pirée, un poste de télévision diffusait les images d’un meeting d’Alexis Tsipras... dans l’indifférence totale. Personne ne s’y intéressait, contrairement aux apparitions et aux autres interventions de l’ex-Premier ministre au moment des négociations avec les “institutions”. Une tendance isolée ou alors sinon, une lame de fond à prévoir ? Difficile à dire.
J’ai encore remarqué le peu d’empressement général pour les discussions politiques préélectorales habituelles, si chères aux Grecs par temps normal. (...)
Et quant aux vents de la société grecque, l’inconnu et l’amertume règnent en maîtres. De nombreux Grecs ne se déplaceront plus jusqu’aux urnes, mes deux voisons, mon cousin Kóstas, mon ami Théodoros... la liste est longue, le cœur est brisé et l’esprit n’est plus. Vent mauvais encore, et au port du Pirée, des autocollants estampillés Aube doré... accueillent les ultimes passagers de l’été grec, tandis qu’une certaine parole... nostalgique des temps des Colonels, s’exprime de plus en plus ouvertement, y compris à bord des ferrys.
Le nouveau parti de l’Unité Populaire de Panagiótis Lafazánis et des anciens de la Plateforme de gauche chez SYRIZA, bénéficie déjà de la collaboration d’Alékos Alavános (ancien chef de SYRIZA et mentor malheureux d’Alexis Tsípras en bien d’autres temps) et de son mouvement du Plan-B, tout comme, du ralliement de l’ancienne ministre Nadia Valaváni, et enfin il faut le signaler, du soutien de Zoé Konstantopoúlou, ex-Présidente de l’Assemblé nationale. (...)
nombreux sont ceux qui rappellent le caractère fort caricatural de l’Aube dorée, organisation ainsi jugée répugnante et “peu sérieuse en tant que Droite extrême”. Cependant, l’avenir est plus imprévisible que jamais.
D’où sans doute l’empressement du bloc mémorandiste et européiste face à la perceptive de gouverner... ensemble. Dora Bakoyánnis, de la Nouvelle démocratie et de la famille Mitsotakis, vient de déclarer que “finalement, il faut aussi envisager la collaboration possible entre la Nouvelle démocratie et SYRIZA”. On comprend, c’est clair... comme un mémorandum. (...)
la Grèce des îles de la mer Égée orientale est submergée comme jamais par une vague sans précédant d’immigrés et refugiés venus de Syrie comme d’ailleurs. La situation est pratiquement incontrôlable, plus de 12.000 personnes ont atteint ces derniers jours les côtes de l’île de Lesbos (Mytilène), peuplée de 85.000 habitants. Pour donner une certaine idée, c’est comme si la région parisienne recevait 1,8 millions de migrants... en quelques jours seulement.
Je remarque aussi combien et comment les faits et les images de cette autre triste réalité... encastrée dans la nôtre, frappe les esprits en Grèce, c’est bien compréhensible. Depuis la démission du gouvernement Tsipras, lequel a été aussitôt remplacé par un gouvernement technique dit “de transition et de service” jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement (supposé) politique, j’entends de plus en plus souvent cette autre critique de la rue et des cafés : “Tsipras a d’abord tout raté, son mémorandum nous assassinera, puis, il n’a rien géré, et encore moins le problème des migrants ; puis et enfin, il a foutu le camp”...
Inutile de préciser que le gouvernement dit technique, a bien de la suite... dans les maroquins ministériels du mémorandum, Angela Merkel en a exprimé sa satisfaction publiquement ce lundi 31 août (Radio 105,5), donc la... Colonie est toujours sous contrôle. (...)