L’automne nous rattrape déjà. Ses prémisses, amplement discutées, davantage que la politique, indiqueraient autant l’horizon à leur manière. Tempêtes en mer comme sur la terre de notre pays, qui n’est plus nécessairement si ferme. C’est aussi en ce moment même et disons choisi, que le système de santé est sur le point d’être de privatisé de fait.
Ainsi, la mise à mort potentielle, lente et aucunement fortuite de la population, est... exécutée par le personnel “politique” qui gouverne. Temps certainement tourmenté.
Pour mercredi donc 10 septembre, les syndicats hospitaliers avaient appelé à manifester et à cesser le travail dans l’après-midi. Car d’après le projet de loi présenté par le ministre de la Santé (!) Makis Vorídis, (transfuge relativement récent au parti d’Antónis Samarás depuis l’extrême-droite du LAOS, parti moribond depuis sa participation au gouvernement du banquier Papadémos entre 2011 et 2012), la trésorerie, les recettes, les dépenses, les cotisations des salariés et des employeurs du pays, seront gérés suivant la bien connue rentabilité... entrepreneuriale du grand “risque”.
Précisément, et pour ce qui est du versement des salaires au personnel, il perdra à son tour, tout caractère constant et fixe. Le financement donc, même supposons-le en partie public du système de la santé, ne sera plus sous le contrôle de l’État, mais sous celui d’une entreprise de droit privée. Et d’après ce que nous savons déjà (presse de la semaine), les partenaires du secteur privé de la branche, (cliniques, laboratoires et hôpitaux privés) participeront... autant à la cogestion du système.
Déjà, on suppose que le pouvoir public (?) se désengagera rapidement de sa participation au système prétendu commun de la santé. Et pour commencer, l’État détiendra certes 51% des actions de la nouvelle société, sauf que tout le monde estime que rapidement, l’État va “se débarrasser”, si ce n’est que d’une partie du capital de l’entreprise, (radio 105.5, le 10 septembre). (...)
Dès lors, mardi 9 septembre 2014, le ministère vient d’annoncer la fermetures de certains services, voire de certains hôpitaux, ainsi que la énième réduction drastique des actes médicaux pris en charge par la Sécurité Sociale. Entre autres, de certains examens préventifs, dont notamment les tests de dépistage du cancer de l’utérus (radio 105,5 le 9 et le 10 septembre).
Joint par téléphone, Ilías Sióras, cardiologue et syndicaliste (mouvement PAME, proche du KKE - Parti communiste) a fait remarquer lors d’une émission télévisée (10 septembre, Méga-TV) en présence du ministre Mákis Vorídis, que la raréfaction des dépistages coûteront plus cher au système de santé lorsque de nombreux patients et patientes... y reviendront leur cancer sous le bras. Le ministre certes courtois, n’a pas souhaité répondre sur le fond du raisonnement. En somme pourtant, la réponse est évidente.
Il n’y aura plus de prise en charge des malades, sauf lorsqu’ils pourront financer eux-mêmes les protocoles liés aux thérapies. Sinon ils mourront, comme c’est déjà le cas.
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Le communiqué publié par POE-OTA est d’ailleurs bien, fort explicite : “M. Fuchtel et les siens, alors soutenu par le personnel politique vassalisé et domestiqué au service des créanciers et servant leurs seuls intérêts, se comportent comme des conquérants de la Grèce actuelle. Ils veulent ainsi connaître en détail le patrimoine et les avoirs de chaque municipalité et de chaque région, l’état des infrastructures, ainsi que la situation sociale et démographique au cas pas cas, et cela, afin d’élaborer leur programme de spoliation des biens publics”. Et du côté de SYRIZA, Kóstas Poulákis, chargé des relations avec les collectivité locales a déclaré ceci : “Il y a des limites. Non Messieurs, nous ne vendons pas...”.
Je note que le pouvoir forcement hétéronome de la DGV, ainsi que la nomination de Hans-Joachim Fuchtel résultent, d’une part de l’instauration en Grèce du régime anticonstitutionnel et antisocial de la Troïka, et autant, de la désastreuse reforme territoriale comme on disait alors en Grèce durant la première année de la Troïka et du mémorandum.
Comme par exemple en France en ce moment (il me semble), les communes ont été regroupées de force et les départements ont été supprimés au bénéfice des régions (...)
Ce qui est alors hautement déterminant dans notre affaire, relève du contexte géopolitique et de la position prédominante de l’Allemagne au sein de l’UE, ni plus, ni moins. (...)
Curieusement (?), cette nouvelle... affaire allemande, fera suite à l’énorme escroquerie et en même temps évasion fiscale de grande envergure pratiquée en Grèce par les entreprises allemandes, BMW, Mercedes et Opel, affaire révélée par les journalistes de 105,5 FM, de FM Voice ainsi que du “Der Spiegel” côté allemand (Kóstas Arvanítis et Státhis Schinás de 105.5, Yórgos Andrís de FM Voice, Theódoros Kouvákas, collaborateur à Berlin de “Der Spiegel”).
Le fisc grec (SDOE) a déjà infligé une amende globale à l’encontre des entreprises concernées, d’un montant cumulé de 600 millions d’euros. D’après les journalistes de 105,5 FM, l’affaire est restée sans suite, étant donné que les ministres des Finances à Athènes ont exercé des pressions évidentes pour que les établissements concernés ne soient pas... ainsi malmenés par les services fiscaux de la... colonie. L’ampleur de cette évasion fiscale forcement frauduleuse, pourrait atteindre les 4 milliards d’euros, toujours d’après les journalistes qui enquêtent sur ce dossier en tout cas. (...)
L’automne nous rattrape déjà et même à Agístri. Les professionnels du tourisme feront bientôt leurs comptes, pas si mauvais apparemment cette année. L’été s’efface, comme notre système de santé ou comme parfois notre drapeau sur les murs délavés de l’île.
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