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Le Point
Taxe numérique européenne : les Gafa ont encore gagné
Article mis en ligne le 5 décembre 2018

Certes, Paris et Berlin se sont mis d’accord sur une taxation du chiffre d’affaires des géants du numérique. Mais uniquement si l’OCDE échoue...

La présidence autrichienne de l’Union européenne n’est pas parvenue, en dépit de ses efforts, à obtenir une décision unanime du Conseil européen sur l’établissement d’une taxe sur les géants du numérique. Les Gafa gagnent encore du temps. Les contribuables européens et les entreprises du secteur physique continueront donc, seuls, à assumer le poids des dépenses publiques. Néanmoins, dans une déclaration conjointe, en marge de l’Eurogroupe, Bruno Le Maire et Olaf Scholz, son homologue allemand, sont parvenus à se mettre d’accord sur une éventuelle taxation du chiffre d’affaires des géants du numérique. Mais l’accord franco-allemand n’a pas convaincu les autres représentants européens à rejoindre dans la foulée cette proposition, dont l’examen est repoussé de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. (....)

Dans l’accord franco-allemand, Berlin, qui n’était pas très enthousiaste, obtient que l’on attende d’abord que la voie internationale d’une fiscalité soit épuisée et restreint le champ d’application de cette taxe aux seuls revenus publicitaires, excluant donc la commercialisation des données personnelles des usagers. Si, en 2020, la communauté internationale ne parvient pas, dans le cadre des travaux de l’OCDE, à convenir d’une base légale de fiscalisation des acteurs du numérique, alors, l’Allemagne consent à une taxe européenne de 3 % sur le chiffre d’affaires au 1er janvier 2021. Pour ce faire, la France et l’Allemagne vont pousser à l’adoption de cette directive au plus tard en mars 2019.

Cette taxe serait donc un filet de sécurité si le niveau international devait échouer. La mise en œuvre de cette taxe, dite « DST » (Digital Services Tax), n’empêcherait aucunement les États membres d’introduire leur propre fiscalité numérique nationale comme l’Espagne ou l’Italie ont commencé à le faire. Bruno Le Maire n’a pas exclu que la France en fasse partie. (...)