
Depuis 4 mois, 5 familles et leurs 10 enfants de 5 à 13 ans, scolarisés sur différentes écoles et collèges de Bordeaux Métropole, Bègles, Mérignac, Bordeaux, Floirac, très assidus malgré les problèmes de déplacement, ont trouvé refuge à l’étage de la Gare Médoquine à Talence, bâtiment fermé et désaffecté, en attente de réhabilitation.
Le propriétaire des lieux, SA SNCF Gares et Connexions, dans la perspective d’un démarrage de travaux, prévu au mieux à partir du printemps 2023, a diligenté un huissier pour procéder à l’expulsion des lieux, vendredi prochain, 16 décembre.2022.
Il s’agit d’une expulsion « sèche », administrative, sans accompagnement social. Elle va se traduire par une mise à la rue immédiate de 20 personnes dont la moitié sont des enfants en bas âge…
- - Nous demandons à la société SA SNCF Gares et Connexions liée de près à une
- entreprise publique, de ne pas exiger l’exécution de l’avis d’expulsion et le recours à la force publique.
- - Nous demandons à la Préfecture de ne pas procéder à l’expulsion
- - Nous demandons de respecter la trêve hivernale, de donner du temps à ces personnes pour qu’un diagnostic social soit fait et que des solutions de relogement soient étudiées.
- - Nous demandons à ce qu’une approche humaine de la situation s’impose. Nous sommes en effet en présence de personnes fragiles, procéder à leur expulsion, de ce lieu où ils ont trouvé refuge, en plein hiver, revient à les mettre en danger, tient de l’acharnement, de l’injustice et de l’inhumanité.
- - Renoncez à cette expulsion
- - Ne mettez pas en danger des personnes
- - Protégez ces hommes, ces femmes et ces enfants en situation de grande fragilité
Premiers signataires : Arts, Resf33, FSU, DAL, les élus du groupe Écologie et Solidarités du Département de la Gironde, les élus de Talence en Transition, Monique de Marco Sénatrice de la Gironde…
Rendez-vous, dans l’urgence
mercredi 14 décembre, 14h, sur place (Avenue de la vieille tour Talence) : conférence de presse.
- vendredi 16 décembre : présence nombreuse sur place dès 7h du matin si possible.
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Gare de Talence-La Médoquine. De l’extérieur, le bâtiment paraît désaffecté. Et pourtant, une vingtaine de personnes vivent ici. Avec le chauffage, des sanitaires et l’électricité, mais sans droit ni titre. Et peut-être plus pour longtemps : SNCF Gare et connexions a demandé et obtenu l’évacuation de ce squat auprès du tribunal administratif de Bordeaux dans le cadre d’un référé « mesures utiles ». (...)
Dans le couloir, un avis annonce aux occupants qu’ils ont jusqu’au 16 décembre pour vider les lieux. « La procédure de recours à la force publique est engagée à la préfecture », confirme SNCF Réseau (dont SNCF Gare et connexions est une filiale) à “Sud Ouest”. « Cette halte doit en effet subir des travaux de réhabilitation dans le cadre du projet de RER métropolitain. »
« Un peu de temps »
« Ce n’est pas possible de mettre dix enfants à la rue en plein mois de décembre. » Rachid Belhamri, du collectif La Piraterie, n’est pas à l’origine de l’ouverture de ce squat. « Il remonte à 2018, au début du mouvement des gilets jaunes. » Mais c’est lui qu’on est venu chercher pour assurer sa bonne tenue (« je fais signer à chacun une charte ») et trouver des logements légitimes aux occupants (« tous ceux qui m’ont écouté y sont parvenus »).
Mais, à présent, ce sont la colère et l’inquiétude qui l’animent. « On ne demande qu’un peu de temps pour trouver des solutions à chacun. Ensuite, on quittera les lieux », promet le quadragénaire. Albanais, Portugais, Nigérians, Camerounais, Algériens… Neuf adultes et dix mineurs vivent dans ces appartements, indique Rachid Belhamri. « Les enfants sont tous scolarisés. » (...)