
Dans un tweet posté jeudi, le journaliste Taha Bouhafs a révélé le nom de l’un des policiers qui l’avait interpellé en juin. (...)
Est-ce illégal de révéler le nom d’un policier sur les réseaux sociaux ? Dans ce cas précis, il semblerait que non.
En effet, l’arrêté du 7 avril 2011 relatif au respect de l’anonymat de certains fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie nationale ne concerne pas les policiers de la brigade anticriminalité (BAC), dont fait partie le policier visé par le journaliste.
Si ce dernier avait insulté, ou menacé le policier, celui-ci aurait pu porter plainte pour outrage par voie de média. « Mais cela ne semble pas être le cas dans ce message », reconnaît le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop), contacté par CheckNews.
En revanche, la même source renvoie à l’article 226-4-1 du code pénal qui ne concerne pas seulement les policiers, mais l’ensemble de la population. Il indique que « le fait d’usurper l’identité d’un tiers ou de faire usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende ». Et que « cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu’elle est commise sur un réseau de communication au public en ligne ».
Le policier visé par le message de Taha Bouhafs a-t-il porté plainte, en s’appuyant sur cet article, ou un autre ? « Pas à notre connaissance », assure le Sicop.
Cagnotte et tract
En revanche, le syndicat de police Alliance a répondu au tweet de Bouhafs en diffusant un tract où l’on voit un chien, la bave aux lèvres, titré : « Taha Bouhafs a la rage… » La suite du tract détaille : « Taha Bouhafs qui après avoir interpellé à Alfortville jette désormais en pâture le nom d’un de nos collègues sur les réseaux sociaux. Attitude lâche qui n’étonnera personne tant le parcours de Taha Bouhafs est jonché de rancœurs et d’aversion pour tout ce qui porte un uniforme. Que Taha Bouhafs sache que notre collègue n’est pas le seul, et qu’Alliance police nationale est à ses côtés ! » (...)
De son côté, le journaliste, « qui assure être dans l’incapacité financière de pouvoir assumer à lui seul les procédures judiciaires dans lesquelles il se trouve » a créé la semaine dernière une cagnotte pour lui permettre de payer ses frais de justice. En cinq jours, le journaliste a récolté plus de 14 000 euros.