
Non, « Sweetie » n’a pas piégé à elle seule 20 000 pédophiles. La fillette virtuelle a en fait permis d’identifier 20 personnes sur un millier. Mais derrière le rôle exagéré de cet avatar, les faits de cyber-pédophilie sont bien réels.
C’est une histoire frappante, illustrée par un visage. Celui de « Sweetie », fillette philippine virtuelle créée par la branche néerlandaise de l’ONG Terre des Hommes afin de piéger des cyber-pédophiles. Tout la presse s’en est fait l’écho, avec des titres de cet acabit : « Plus de 20 000 "prédateurs" contactent Sweetie, petite Philippine virtuelle ».
Mais comme le fait remarquer Tracy Clark-Flory, sur le site Salon.com, cette version de l’histoire est romancée. Ce n’est pas le personnage de Sweetie à lui seul qui a attiré ces pédophiles. Il est vrai que l’ONG elle-même a joué de ce storytelling... visiblement destiné à appâter aussi les médias.
Dans 98% des cas, même pas besoin de Sweetie
L’équipe de Terre des Hommes a effectivement, par l’intermédiaire de faux profils de fillettes, prétendument âgées de 9 à 12 ans, pu entrer en contact avec plus de 20 000 personnes qui sont allées jusqu’à demander à leur interlocutrice, en toute conscience de son jeune âge, de se livrer à des actes sexuels devant la webcam, en proposant de payer pour cela.
Les échanges se sont déroulés sur une période de 10 semaines, sur 19 forums de discussion publics, et ont permis, grâce aux quelques informations glanées lors de ces discussions, d’identifier un millier de ces prédateurs, de 65 nationalités. Leurs profils ont été transmis à la police. (...)