
La Quadrature du Net se joint à d’importantes organisations de la société civile de par le monde à l’occasion d’une lettre envoyée à la Chambre des représentants des États-Unis pour dénoncer le projet de loi Stop Online Piracy Act (SOPA). SOPA vise a créer une censure globale d’Internet au nom d’un régime du droit d’auteur dépassé. Si cette dangereuse législation était adoptée aux États-Unis, elle deviendrait la norme mondiale dans la guerre contre le partage de la culture, avec l’Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) comme vecteur. Alors que l’Union européenne entame les débats sur la ratification d’ACTA, les citoyens doivent se mobiliser pour défendre leurs libertés en appelant au rejet de cette impitoyable répression en ligne.
Dans une lettre envoyée au Président de la commission des Affaires juridiques de la Chambre des représentants des États-Unis1, plus de 40 organisations de la société civile critiquent le Stop Online Piracy Act (SOPA), et son équivalent au Sénat américain, le Protect IP Act (PIPA). Ces deux projets visent à créer un mécanisme de censure basé sur la saisie des noms de domaines de sites web suspectés d’enfreindre le droit d’auteur, et violeraient le droit à un procès équitable avec d’inévitables « dégâts collatéraux » pour la liberté d’expression. (... )
« Des mesures de censure du Net aussi vastes et disproportionnées au nom du droit d’auteur sont la conséquence directe de la guerre globale des industries du divertissement contre le partage sur Internet, dont l’OCDE et le G8 se font désormais le relais5. Alors que la Commission européenne et les États Membres de l’Union européenne poussent à la ratification de l’ACTA pour intensifier la guerre contre le partage, il est clair que les mesures inclues dans SOPA et PIPA seront bientôt discutées en Europe si rien n’est fait pour les arrêter. En effet, le chapitre numérique de l’ACTA vise à exercer des pressions sur les acteurs d’Internet pour qu’ils “coopèrent” avec les ayants droit, et serait l’instrument idéal pour faire adopter des mesures aussi draconiennes6. Les citoyens doivent agir et faire entendre leur voix ! », déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’organisation citoyenne La Quadrature du Net.