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France24
Soudan : plusieurs dirigeants arrêtés, l’accès à Internet coupé
Article mis en ligne le 25 octobre 2021

Après des semaines de tensions entre autorités civiles et militaires, des arrestations de dirigeants ont eu lieu, tôt lundi au Soudan, par des hommes armés non identifiés. L’accès à Internet a été coupé dans l’ensemble du pays et des manifestations sont organisées dans les rues de la capitale, Khartoum, pour protester contre les arrestations.

Le réseau Internet a été coupé à travers le pays, ont constaté des journalistes de l’AFP, tandis que des manifestants se rassemblaient dans les rues de Khartoum pour protester contre les arrestations.

L’Association des professionnels, l’un des fers de lance de la révolte qui a mis fin en 2019 à trente ans de dictature du président Omar el-Béchir, a appelé lundi les Soudanais à la "désobéissance" face à un "coup d’État".

Cette coordination a lancé son appel sur Twitter malgré les coupures d’Internet.

Ces événements interviennent deux jours seulement après qu’une faction soudanaise appelant à un transfert du pouvoir vers un régime civil a mis en garde contre un "coup d’État rampant", lors d’une conférence de presse qu’une foule de personnes non identifiées avait cherché à empêcher.

Tensions entre civils et militaires

Depuis l’éviction du président Omar el-Béchir, en avril 2019, le Soudan connaît une transition précaire entachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir. Depuis août 2019, le pays est dirigé par une administration composée de civils et de militaires chargée de superviser la transition vers un régime entièrement civil.

Le principal bloc civil – les Forces pour la liberté et le changement (FFC) –, qui a mené les manifestations anti-Béchir en 2019, s’est scindé en deux factions opposées.

"La crise actuelle est artificielle et prend la forme d’un coup d’État rampant", a déclaré Yasser Arman, leader du FFC, lors de la conférence de presse de samedi à Khartoum. (...)

Les tensions entre les deux parties existent depuis longtemps, mais les divisions se sont exacerbées après le coup d’État manqué du 21 septembre. La semaine dernière, des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé dans plusieurs villes pour soutenir le transfert complet du pouvoir aux civils et pour contrer un sit-in rival de plusieurs jours devant le palais présidentiel dans la capitale Khartoum, qui exigeait un retour au "régime militaire".

Crise "la plus grave et la plus dangereuse"

Yasser Hamdok a précédemment décrit les divisions au sein du gouvernement de transition comme la "crise la plus grave et la plus dangereuse" à laquelle est confrontée la transition. (...)

Selon des analystes, les récentes manifestations de masse témoignent d’un fort soutien à une démocratie dirigée par des civils, mais les manifestations de rue risquent d’avoir peu d’impact sur les puissantes factions qui font pression pour un retour au régime militaire