
Les Soudanais ont célébré dans les rues de Khartoum, le 5 juillet 2019, l’annonce de l’accord entre les militaires et les contestataires pour mettre fin à la crise.
Le Soudan s’approche peut-être d’une sortie de crise. Après plusieurs mois de blocage et de graves violences, le médiateur de l’Union africaine a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi 4 juillet que les putschistes au pouvoir et les leaders de la contestation civile avaient trouvé un accord. Les deux camps ont adopté un compromis notamment concernant le partage du pouvoir durant la transition jusqu’aux prochaines élections. (...)
Selon l’association des professionnels, civils et militaires disposeront de cinq membres chacun. Les civils auront même un sixième représentant, choisi par consensus par les deux camps.
La transition durera 3 ans et 3 mois durant laquelle la présidence du Conseil Souverain sera alternée : 21 mois pour les militaires, 18 pour les civils.
Le texte est encore examiné par des juristes jusqu’à sa signature finale prévue a priori lundi prochain 8 juillet.
Dans un second temps, un gouvernement civil technocratique sera mis en place, avant la nomination du Conseil législatif, sorte de Parlement de transition. (...)
L’annonce de l’accord a entraîné des scènes de joie dans plusieurs villes du pays. « Notre révolution l’a emporté », s’est félicitée l’Association des professionnels.
Hemetti, le numéro 2 des putschistes, a voulu « rassurer toutes les forces politiques et tous les mouvements armés ainsi que tous ceux qui ont participé aux changements parmi les jeunes et parmi les femmes. Cet accord est global. Il est inclusif et il n’exclut personne. Nous comprenons toutes les ambitions du peuple soudanais et sa révolution. » (...)
Pour Othmane el Daghir, un dirigeant de l’ALC, « cet accord ouvre la voie à la formation des institutions du pouvoir de transition. Ses institutions qui vont commencer à appliquer les programmes de réforme, dans les domaines politiques, économiques et sociales. S’occuper de la question de la paix, sera la première préoccupation de ce gouvernement. En plus de faire une enquête indépendante et transparente pour définir les tueurs des martyrs et les juger. » (...)
L’opposant Tarek Abdel Meguid lui n’est pas totalement satisfait, même s’il parle d’un progrès pour ramener la paix. Selon lui, des concessions étaient devenues nécessaires afin d’éviter un massacre.
En tout cas, l’annonce de cet accord a suscité des scènes de joies dans le pays, même s’il reste encore de nombreux obstacles avant la fin de la crise, et que des choix cruciaux sont attendus, notamment celui des membres du Conseil Souverain.