
Céréalier en Charente, Paul François a baigné dans l’agriculture intensive. Victime d’un accident lors de la manipulation d’un herbicide, l’agriculteur attaque son fabricant, Monsanto. Et gagne le procès en première instance.
L’homme qui fait vaciller le géant de l’agrochimie n’est pourtant pas encore sorti des pesticides. Critiqué par ses pairs pour ne pas s’être converti au bio, soucieux de maintenir son rendement, il expérimente aujourd’hui des alternatives au tout chimique. Portrait d’un agriculteur au parler-franc. (...)
il y a eu ce qu’il nomme « l’accident ». Suite à une mauvaise « manip », il inhale du monochlorobenzène, un composant du Lasso, cet herbicide fabriqué et commercialisé par le géant Monsanto. Nous sommes en 2004. Amnésie, insuffisance respiratoire, problèmes d’élocution, nausées, évanouissements... De cette intoxication « aigüe », il souligne « ses neuf mois d’absence de l’exploitation et ses 5 mois d’hospitalisation ». En 2005, Paul François demande la reconnaissance en maladie professionnelle. Cinq ans de procédure seront nécessaires avant qu’il ne l’obtienne. « A un moment donné, j’avais pris conscience qu’il y avait peut-être un danger pour l’environnement, mais bizarrement j’avais sous-estimé que je mettais moi-même et mes proches en danger. Un déni ? » (...)