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Soprofel au Maroc : des tomates pour l’Europe au goût bien amer
Article mis en ligne le 13 février 2015

Conflit chez Soprofel-Idyl, il en coûte au capital européen de respecter les droits des travailleurs…

Il fait froid cet hiver dans la plaine du Souss-Massa (région d’Agadir au sud du Maroc). Pourtant, depuis le 8 janvier 2015, nuit et jour, des ouvriers agricoles (majoritairement des femmes) campent en signal de protestation devant une des stations d’emballage du groupe français Soprofel-Idyl. Le groupe Soprofel est une société maroco-française spécialisée dans la production et l’exportation de produits agricoles, principalement les primeurs maraîchers dans la zone du Souss. Il est l’un des grands groupes agricoles au Maroc et principal fournisseur de l’entreprise Idyl installée en France et emploie près de 7000 salarié/es. Les deux patrons associés (un marocain et l’autre français) se sont séparés et partagés le groupe en deux sociétés Rosaflor (pour le premier) et Soprofel (pour le deuxième) en mai 2014. Les ouvrières et les ouvriers ont été les premières victimes de cette séparation, se retrouvant depuis l’été de l’année passée sans emploi et dans une situation d’incertitude. La pression syndicale a réussi à ce qu’un nombre important de travailleurs soient réintégrés de forme progressive. Mais près de 140 d’entre eux n’ont pas pu encore reprendre leur travail au sein de Soprofel, même si l’entreprise a déjà repris ses activités. L’entreprise refuse d’accepter à nouveau les travailleurs en arguant qu’il n’y a pas assez de travail. Cependant, elle n’a pas hésité à imposer des heures supplémentaires aux ouvrier-e-s réintégrés. Curieusement, les personnes qui n’ont pas été réengagées sont des syndicalistes…(...)

Ce n’est pas le premier conflit avec cette entreprise française, laquelle malgré l’importance de ses ventes |1| a maintenu ses ouvrier-e-s dans une situation de précarité constante. (...)