
Le président mexicain tente d’imposer un projet pharaonique de train touristique qui relierait différents sites mayas à la côte du Yucatan, avec de graves conséquences sur les territoires indigènes. L’avenir de ce projet se joue en ce moment. Voici un communiqué de soutien de la Sexta Grietas del Norte, un réseau états-unien d’appui aux luttes des peuples indigènes mexicains, en date du 10 avril 2020.
On salue les efforts du « Conseil Régional Indigène et Populaire de Xpujil (CRIPX) » et on les félicite pour leur réussite à retenir la construction du méga-projet du train dans le « couloir » de Campeche. C’est un grand succès particulièrement en ces temps où les gouvernements profitent de la crise du Covid 19 pour faire avancer leurs agendas et attaquent les résistances et les rébellions au Mexique et dans d’autres parties du monde. On sait que la lutte vient juste de commencer et nous appuyons et soutenons les efforts continus pour arrêter de façon permanente la construction du train dans sa totalité. Cette lutte est loin d’être terminée car le gouvernement est décidé à réaliser ce méga-projet qui apportera de grands bénéfices aux capitalistes qui dirigent le pays, au prix d’un coût très élevé pour la vie humaine et le milieu naturel.
Nous dénonçons les menaces, harcèlements et toutes les tentatives pour intimider et faire pression sur ceux qui luttent contre la construction du « Train Maya » et nous dénonçons en particulier les agressions contre nos frères et sœurs membres du Conseil Régional Indigène et Populaire de Xpujil, qui risquent leur vie et leurs moyens de subsistance pour lutter contre ce méga-projet de mort. (...)
le méga-projet du train aurait de graves impacts négatifs qui incluent :
destruction de 10 domaines nationaux protégés qui apportent des bénéfices pour l’environnement tels les aquifères et la capture du carbone (qui relativisent les dommages causés par le réchauffement global) ;
- des impacts négatifs irréversibles sur le territoire du projet ;
- la violation des droits de 146 000 indigènes qui vivent sur ce territoire ;
- création d’emplois précaires et temporaires ;
- augmentation de la violence en lien avec le trafic de drogues et des personnes ;
L’étude a été censurée par le gouvernement jusqu’à ce que se tienne le processus de consultation afin que les gens ignorent les dangers du train-méga-projet..
Cette étude confirme ce que nous avons largement argumenté depuis longtemps : ce mégaprojet de mort est un rêve capitaliste qui conduira un dépouillement, déplacement et destruction de la vie des personnes qui vivent sur les zones proches, le long de la voie ferrée (...)
Le projet du Train Maya bénéficiera aux corporations d’ingénieurs et de construction qui obtiendront de grands contrats, ainsi qu’aux chaînes hôtelières , les corporations touristiques internationales et les riches entrepreneurs qui ont les fonds pour pouvoir s’installer et avoir les mains pleines d’argent pour pouvoir verser des pots de vin. Ce méga train bénéficiera aux fonctionnaires du gouvernement qui recevront des faveurs et pots de vin de la part des capitalistes. Ce train bénéficiera aux industries extractives, dont les projets suivront inévitablement la route du train profitant de l’infrastructure, l’installation de transports et les forces militaires et paramilitaires de « sécurité » qui arriveront dans la région pour appuyer la construction du train et qui serviront à protéger leurs investissements. Ils bénéficieront aussi de la répression contre la résistance tenace et l’opposition aux mega-projets, qui est toujours un obstacle pour le capitalisme extracteur. (...)
Nous, les signataires ci contre, dénonçons ce projet et exigeons son arrêt immédiat au bénéfice de la population locale, les paysans, la Terre Mère, et l’humanité elle même. Nous donnons notre appui à toute personne qui lutte pour préserver les milieux de vie durables et particulièrement aux peuples premiers qui luttent pour préserver leur histoire et leur identité et leurs terres ancestrales. Nous devons protéger tout ce qui reste de ces milieux et ressources sacrés pour que les générations futures aient l’opportunité de survivre contre la civilisation de la mort.