
Sophie Cluzel se dit favorable à l’assistance sexuelle aux personnes handicapées. Marlène Schiappa l’invite à débattre avec les associations de lutte contre la prostitution.
(...) Dimanche 9 février 2020 sur Europe 1, à deux jours de la Conférence nationale du handicap (CNH) que doit présider Emmanuel Macron, la question était donc relancée.
La secrétaire d’Etat a annoncé avoir saisi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) indiquant qu’elle jugeait « indispensable de rouvrir la réflexion éthique en abordant le sujet de l’assistance sexuelle avec une vision renouvelée ». (...)
Un avis rendu par le CCNE en 2012 disait pourtant clairement : « Il n’est pas possible de faire de l’aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain »
Mais Sophie Cluzel affirme que l’époque a changé et que la « société a mûri. » … Mûri, mais pas forcément dans le sens dans lequel elle veut aller. La France a, depuis, réaffirmé sa position abolitionniste en adoptant en 2016 une loi de lutte contre le système prostitutionnel.
Les associations de lutte contre la prostitution sont vent debout contre cette idée et rappellent que la sexualité n’est pas un droit. Suite aux déclarations de la ministre, le Mouvement du nid, a rappelé la position d’un collectif d’associations de lutte contre la prostitution, de femmes en situation de handicap et de militant.e.s de l’émancipation des personnes handicapées qui affirmaient dans un manifeste « La défense d’une sexualité libre et non marchande, incompatible avec l’instauration d’une assistance sexuelle. » Osez le féminisme a twitté : « #Prostitution Les personnes en situation de #handicap veulent accéder à une vie sexuelle et amoureuse dans la dignité. Assistant.e sexuel.le = prostitution déguisée. Inenvisageable dans le cadre abolitionniste français. Le #CNNE a déjà rendu un avis en ce sens en 2012. » (...)
#Handicap Le but est atteint. Mme Le Quesnoy – pardon Sophie Cluzel – s’inquiète pour notre vie sexuelle et tous les journalistes se jettent sur l’assistance sexuelle. Tout le reste, ce qui nous empêche vraiment de vivre, passe à la trappe. Bien joué…
— Elisa ROJAS (@elisarojasm) February 10, 2020