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Forum Européen pour la Sécurité Urbaine
Sécurité, Démocratie et Villes : le Manifeste d’Aubervilliers et Saint Denis
C’est une ville plus juste qui rendra la ville plus sûre.
Article mis en ligne le 21 janvier 2013
dernière modification le 17 janvier 2013

Au moment où l’Europe et le monde traversent une crise économique qui risque de mettre en
cause les acquis sociaux et culturels du vingtième siècle, les autorités locales, les institutions et
des représentants de la Société Civile, réunis à Aubervilliers et Saint –Denis sous l’égide de l’Efus
veulent réaffirmer, en se basant sur les faits, que les politiques sociales de prévention sont
efficaces en termes de lutte contre la violence et la criminalité. Il nous faut rappeler que la
prévention est cinq fois moins coûteuse que d’autres politiques et donc non seulement
humainement mais aussi économiquement plus efficiente.

C’est ce qui a amené l’Efus a choisir « le futur de la prévention » comme thème de la cinquième
conférence internationale à Aubervilliers et Saint-Denis après Montréal, Barcelone, Paris, Naples,
et Saragosse, durant laquelle plus de 900 personnes, dont des représentants de 180 villes de 36
pays et 5 continents se sont réunis les 12, 13 et 14 décembre 2012.

Cette conférence s’est conclue par l’adoption d’un Manifeste, publié ci-après et qui sera complété
par des recommandations concrètes issues des ateliers thématiques de la conférence.
Loin d’être un compte-rendu de la conférence, ce Manifeste exprime les conclusions et des
principes défendus par les participants et permet d’identifier le Forum comme une communauté
de principes et de valeurs. Il est conçu pour être une source d’appui, de soutien et d’inspiration
pour les collectivités locales dans la conception et promotion de leurs politiques de sécurité. Il a
également vocation à porter la voix des villes, auprès des institutions nationales, européennes et
internationales.
(...)

L’Europe est soumise à des déséquilibres et des inégalités, et en particulier une explosion du
chômage
, dont le cumul plonge les citoyens européens dans un état d’anxiété fragilisant le lien
social et la confiance dans l’avenir. Face à la globalisation mal maîtrisée et dont les opportunités
ne sont pas toujours exploitées, l’Europe a tendance à se fragmenter et à se replier sur ellemême.
En son sein, la crise menace la cohésion sociale, la solidarité, et fait émerger égoïsme et
individualisme.

Le sentiment d’insécurité n’a jamais été aussi fort et la relation du citoyen avec le politique est
empreinte de méfiance. Sa capacité à changer le cours des événements est vivement contestée.
La criminalité organisée et financière, relativement absente des préoccupations des politiques
publiques, représente une menace sur les équilibres sociaux et sur nos acquis démocratiques.

L’Europe n’est pas au rendez-vous de ces défis parce que son projet social, économique et
politique ne correspond pas suffisamment aux attentes des citoyens et ne facilite pas leur
adhésion. (...)

Face à ces défis, le risque est grand de ne s’attaquer qu’aux manifestations les plus visibles de
ces déséquilibres : misère, émeutes urbaines, trafics d’êtres humains, développement de
conduites addictives, violences entre hommes et femmes, violence des jeunes, incivilités.
A court terme, une réponse autoritaire peut sembler présenter l’avantage, pour les pouvoirs
publics, de la visibilité. Sur le long terme, cette voie coûte cher socialement, économiquement et
risque de compromettre gravement notre système de droits et libertés. (...)

La sécurité
doit plus que jamais se construire sur l’équilibre entre la sanction et la prévention
. Les villes
doivent veiller à ce que les pouvoirs publics agissent avec cohérence face aux plus petits comme
aux plus grands faits de délinquance. (...)

En choisissant de centrer les travaux de leur conférence sur le futur de la prévention, les villes de
l’Efus privilégient la dynamique de l’optimisme contre la logique paralysante de la peur
. En
refusant le fatalisme d’une conjoncture de crise, il nous appartient d’identifier et d’investir des
marges de manoeuvre et des possibilités de développement.
Le choix de la prévention est revendiqué comme une option rationnelle, stratégique et bénéficiant
du meilleur rapport coût / bénéfice
. Dans le contexte de restrictions et restructurations
budgétaires qui s’imposent pour les années à venir, les acteurs de la sécurité allient créativité et
pragmatisme accrus. La recherche de l’efficience renforce l’importance du partenariat et de la
complémentarité fonctionnelle des acteurs, publics et privés, autour d’un projet collectif. (...)

Le citoyen au coeur.

Les politiques de sécurité doivent être pensées et conçues autour des besoins individuels ou
collectifs du citoyen et non pas en fonction des institutions publiques. Pour ce faire, la
participation est un principe transversal d’action, permettant d’associer la société civile à toutes
les étapes de la conception, de la mise en oeuvre et de l’évaluation des politiques.

La prévention du futur ne peut se concevoir et se réaliser qu’avec une pleine participation de la
jeunesse, trop souvent stigmatisée et victime de violences. Il faut redonner des objectifs et des
moyens d’expression concrets au projet politique commun qui unit les citoyens européens. Cette
citoyenneté active passe par l’appropriation de la sécurité par chacun, notamment au travers
d’une éducation à la légalité et d’un partage des valeurs de justice et de démocratie.
(...)