
(...) Entre deux mobilisations sociales d’envergure ou de portée nationales, les syndicats et les associations sont confrontés aux impératifs et aux contraintes de la médiatisation dans trois dimensions de leur activité : actions, discussions, propositions. Les questions qu’elles soulèvent et que nous nous posons nous-mêmes méritent d’être relevées
(...) Les formes de lutte et de mise en forme des luttes sont indissociables de l’impact médiatique escompté, au point que les impératifs de médiatisation des conflits invitent souvent à adopter des formes d’actions et de représentation ajustées à la logique médiatique. Oui, mais à quel prix ? Comment éviter de substituer le spectacle à la mobilisation ? Comment éviter que l’ingéniosité dans l’invention des formes ne se substitue l’organisation des forces ?
Et dans le cours des mobilisations, comment tenir compte, sans la subir ni la surestimer, de la place désormais occupée par les médias de masse dans la conquête du soutien du plus grand nombre, sachant que la plupart de ces médias sont et seront, par leur orientation éditoriale, plus ou moins hostiles, mais sachant aussi qu’ils ne sont pas si puissants qu’on doive passer sous leurs fourches caudines sans rien pouvoir leur opposer ? (...)