
À l’heure des réseaux sociaux où l’on trouve de nombreux internautes qui s’invectivent et assènent leurs idées parfois assez nauséabondes, il est utile de rappeler quelques caractéristiques de pratiques en travail social. Il y en a beaucoup, mais, parmi celles-ci nous pourrions en retenir trois qui paraissent essentielles : écouter, ne pas juger, être bienveillant
Écouter
Écouter, c’est accueillir l’autre tel qu’il est. Derrière la banalité de cette affirmation, se cache une pratique hautement délicate et coûteuse pour celui qui l’exerce. (...)
L’écoute, est un exercice professionnel difficile » et sa pratique exige une expérience qui se développe par la pratique. Elle requiert une certaine maturité et une bonne connaissance de soi afin d’éviter les risques d’interprétation et de jugement.
L’importance de l’écoute en travail social est notée par les personnes elles-mêmes. J’ai pu constater que les demandes de changement de travailleur social portaient fréquemment sur ce point : « il ne m’a pas écouté », « on ne se comprend pas » « elle n’a pas compris ce qui m’arrive… » les reproches des personnes mécontentes de l’intervenant portent rarement sur des aspects techniques de gestion de telle ou telle demande. Elles portent majoritairement sur un sentiment d’incompréhension lié à une communication qui ne parvient pas à s’engager. Une écoute distraite, sans interactions.
Carl Rogers, qui est passé de mode, avait développé le concept d’écoute active dans le cadre de ses travaux. Cette pratique s’appuie sur plusieurs principes (...)
L’écoute active suppose aussi de prendre le temps de la reformulation pour vérifier que l’on a bien compris ce que la personne nous dit. Bref la pratique est plus complexe qu’elle ne parait au premier abord.
Ne pas juger
Nous vivons actuellement dans une société qui nous invite en permanence à noter l’autre et le service qu’il rend. (...)
Il est utile de pratiquer l’inverse. Juger est généralement une façon de catégoriser les personnes. Depuis longtemps des chercheurs ont démontré les effets néfastes de toute catégorisation en travail social. (...)
Le sentiment d’être jugé est très fréquemment considéré par les personnes aidées comme rédhibitoire. L’absence de jugement est essentielle afin que la personne puisse être reconnue comme sujet à part entière. (...)
Être bienveillant
Veiller et bien veiller est le propre de celui qui se sent responsable d’autrui. C’est une capacité que tout le monde n’a pas, il nous faut le reconnaitre. (...)
C’est une posture éthique (faire le bien) qui fait appel à un savoir être peu pris en compte en droit du travail bien qu’elle soit de plus en plus utilisée (parfois à tort et à travers) en management.
C’est un positionnement professionnel. Il est relié à la question du « bien-être », qu’il soit émotionnel ou psychologique, ou encore lié à l’environnement. Il préfigure la construction d’une relation de confiance, sans à priori. (...)
Ces trois positionnements ne sont pas simplement des techniques. Ils ne s’apprennent pas dans les manuels. Ils se pratiquent. (...)
Bonus : Quelques citations de Carl Rogers (...)