
La Défenseure des droits appelle Elisabeth Borne, la Première ministre à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes et à "sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires".
Dès novembre 2021, dans son rapport annuel consacré aux droits de l’enfant, la Défenseure des droits avait alerté sur les atteintes à la santé mentale des enfants. "Santé publique France lui a malheureusement donné raison en publiant des chiffres alarmants sur une augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 15 à 24 ans", rappelle le communiqué de la Défenseure des droits.
En effet, en janvier 2022, Santé Publique France avait mis en évidence « une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les enfants de 11-17 ans ». Les passages pour idées et gestes suicidaires aux urgences restant à des "niveaux nettement supérieurs" aux années précédents à la pandémie de Covid-19.
La Défenseure des droits déplore le manque de moyens des services de pédopsychiatrie pour prendre en charge les jeunes en détresse, et notamment ceux ayant fait une tentative de suicide ainsi que la fermeture des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens. (...)
Dans les réclamations qui lui parviennent, la Défenseure des droits a pu constater que certains enfants allant aux urgences après une tentative de suicide, n’avaient pas de lits disponibles, et n’étaient donc pas hospitalisés ou alors dans un service de psychiatrie adulte.
« Alors que l’état psychique des enfants s’aggrave, de l’apparition des premiers signes de détresse chez l’enfant, jusqu’à sa prise en charge en milieu hospitalier pouvant le conduire à des comportements les plus irréversibles, le secteur de la pédopsychiatrie doit être considéré comme une discipline prioritaire », insiste la Défenseure des droits.
« Le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l’enfant et à son intérêt supérieur, que deux années de vagues épidémiques ont contribué à aggraver de manière très préoccupante », poursuit le communiqué.
« La crise sanitaire a considérablement réduit les interactions sociales pourtant indispensables à la construction psychique des adolescents », souligne le communiqué de la Défenseure des droits, rappelant que le pic d’hospitalisations des adolescents « ne redescend pas » et la situation de certains de ces mineurs reste « dramatique », en raison de prises en charges inadaptées. (...)